L’autisme encore difficile à cerner
27 septembre 2010
Capacités de socialisation abrasées, comme anéanties, maturation extrêmement ralentie de l’attention et de la mémoire, troubles neurosensoriels… Pour être reconnu comme autiste, un enfant doit présenter « suffisamment de symptômes, et pendant suffisamment longtemps », explique le Dr Eric Lemonnier, psychiatre au CHU de Brest.
Ces derniers doivent notamment être encore détectables à 5 ans. Il est donc bien difficile de définir la réalité de l’autisme, et de poser un diagnostic. A l’occasion du premier Congrès sur l’Autisme organisé à Paris le 2 octobre prochain, ces troubles seront abordés sous leurs différents aspects : diagnostic, traitements, recherche et prise en charge des patients.
La définition de l’autisme comme son diagnostic, restent compliqués. « Parmi les autistes, 50% présentent un retard mental associé plus ou moins important », précise le Dr Lemonnier. Et « il est encore difficile de faire la part dans l’autisme, de ce qui relève d’un retard de développement du à celui-ci, et de ce qui relève d’un retard mental associé ».
S’agit-il d’une maladie, d’un handicap, d’un syndrome ? Le débat n’est pas tranché, mais il est souvent passionné. Selon notre psychiatre – sauf dans certains cas accidentels, « derrière tout handicap il y a une maladie sous-jacente ». Et c’est la difficulté à diagnostiquer l’autisme qui entretient le flou dans sa définition. D’autant que « les structures de soins ont intérêt à ce que l’autisme soit considéré comme un handicap », précise-t-il. En effet, ces organismes peuvent dans ce cas bénéficier de subventions supplémentaires.
Diagnostic et prise en charge
« Le plus important est de poser un diagnostic, et de prendre en charge l’enfant le plus tôt et le plus longtemps possible », insiste Eric Lemonnier. « Près de la moitié des parents (40%) observent les premiers retards psychomoteurs au cours de la première année. Mais les symptômes de l’autisme n’apparaissent clairement qu’autour de 18 mois. La moyenne du diagnostic se situant vers l’âge de 2 ans ».
Plus ces enfants sont pris en charge précocement, meilleures sont leurs chances de devenir autonomes. Ceux qui sont scolarisés avec l’aide d’un auxiliaire de vie scolaire par exemple, « présentent de réels progrès ». Et le problème est d’importance. Car aujourd’hui dans le monde, 0,4% des enfants font l’objet d’un diagnostic d’autisme.