











« L’autopalpation appartient à l’arsenal connu du corps médical pour détecter au plus tôt une tumeur au sein », reconnait le Dr Mario Campione, oncologue médical au Centre René Gauducheau à Nantes. Mais « les mammographies systématiques réalisées dans le cadre de la campagne nationale de dépistage sont beaucoup plus efficaces. » Le Dr Marc-Alain Rozan, président du Syndicat national des Gynécologues obstétriciens va encore plus loin : « l’autopalpation n’est pas un examen clinique et ne permet certainement pas un diagnostic précoce de cancer ».
Une faible efficacité. Le corps médical craint surtout que certaines femmes s’abstiennent d’examens plus adaptés, échographie et mammographie notamment, et se contentent de l’autopalpation. « Ce geste reste important, en termes de santé publique : il s’inscrit dans une démarche globale de prise en charge personnelle » concède le Dr Campione. « Toutefois son efficacité réelle est faible. Plusieurs années peuvent s’écouler avant qu’une modification de la poitrine devienne perceptible ».
Le risque d’une psychose inutile. Autre difficulté: « le sein d’une femme jeune est dense, granuleux, difficile à examiner, souligne le Dr Rozan. « Un petit nodule sans gravité risque alors de créer un vent de panique inutile ». S’inquiéter à outrance ou passer à côté d’une tumeur : comment trouver le juste milieu ?
Confier sa poitrine à son médecin.La palpation est un geste complexe, et les spécialistes sont les mieux placé pour le réaliser. Le Dr Campione préconise même de « systématiser cet examen à chaque visite chez votre médecin traitant ou une fois par an minimum. ». Si l’examen clinique s’avère insuffisant, une échographie pourra être pratiquée. Par exemple chez les femmes qui ont un terrain familial connu. Chez les plus de 50 ans, la méthode de dépistage la plus sûre à ce jour reste la mammographie : pratiquée tous les 2 ans dès 50 ans, elle permet de réduire la mortalité due au cancer du sein d’environ 30%.
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