Trop d’égo, c’est mauvais pour le cœur

25 janvier 2012

Si tel Narcisse vous aimez admirer votre image jusque dans l’eau des rivières, prenez garde à ne pas boire la tasse ! Une étude américaine en effet, vient de mettre en lumière le fait que le narcissisme de certains hommes s’accompagnerait d’une dégradation prématurée de leur état de santé… Comme si l’amour immodéré de soi-même augmentait le risque cardiovasculaire !

« Le narcissisme se manifeste par une haute opinion de soi » explique Sara Konrath, psychologue à l’Université du Michigan (Etats-Unis). Or à l’en croire, « un comportement narcissique peut être à l’origine de troubles réels ».

Elle a soumis 106 étudiants des deux sexes à un questionnaire commun. A ces volontaires, il était demandé de se positionner par rapport à diverses affirmations : « Je suis comme tout le monde » ou « Je suis quelqu’un d’extraordinaire »… L’objectif chacun l’aura compris, était de déterminer les tendances narcissiques des uns et des autres. Konrath par ailleurs, a également procédé à des prélèvements de salive pour mesurer le niveau de cortisol – autrement dit l’hormone du stress – des participants.

A amour propre démesuré, cœur fatigué

Résultat, « le sentiment de grandeur était davantage marqué parmi la population masculine » continue Sara Konrath. Or c’est là selon elle, « un comportement potentiellement dangereux pour leur santé ».

Il s’est avéré en effet que les hommes – et seulement les hommes – à l’amour propre « démesuré » avaient un taux de cortisol plus élevé que les autres. Avec à la clé un degré de stress et une tension artérielle moyenne également plus élevés. Deux facteurs prédisposant au risque cardiovasculaire. D’autres études d’ailleurs, avaient déjà montré que l’hypertension due au stress augmentait le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Pourquoi les hommes seraient-ils davantage concernés par ce problème ? Même si elle admet que « des travaux supplémentaires sont nécessaires », Sara Konrath risque une explication : « le narcissisme masculin lorsqu’il est associé au stéréotype selon lequel le ‘mâle’ se doit d’assurer son rôle de ‘dominant’, engendre un stress et par conséquent un certain degré d’agressivité. Peut-être l’inquiétude de perdre ce statut social ». Et le stress lorsqu’il est plus ou moins permanent, est mauvais pour le cœur…

  • Source : PLoS ONE, 23 janvier 2012

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