L’embolisation artérielle utérine sauve des vies

06 avril 2011

En cas d’hémorragie post-partum, la vie de la parturiente est menacée. Pour éviter le pire, l’insertion de billes résorbables dans l’artère utérine, en passant par les veines fémorales, paraît être la meilleure option. Cette embolisation des artères utérines est une technique chirurgicale considérée comme peu invasive, et présentant peu de risques. Une étude américaine récemment publiée, vient de le confirmer.

Après un accouchement, il peut arriver que survienne une hémorragie. Pour y mettre un terme et prévenir l’apparition d’un état de choc hémorragique, un radiologue insère un cathéter dans une artère fémorale, jusqu’aux artères utérines. Il y injecte ensuite des billes de spongel®, un gel auto-résorbable dans les 48 heures suivant l’intervention. « Nous pratiquons également avec des particules non résorbables avant de réséquer de très larges fibromes, pour diminuer les risques de saignement » nous explique le Pr Michel Cosson. Chirurgien gynécologue à l’hôpital Jeanne-de-Flandre de Lille, il connaît bien cette technique. Celle-ci est d’ailleurs pratiquée en France depuis « une dizaine d’années déjà ».

Elle présente de très bons résultats, récemment confirmés par le Pr Ji Hoon Shin et son équipe de l’Asan Medical Center à Séoul, en Corée du Sud. Cette équipe a mené une étude sur 225 patientes, qui toutes ont subi une embolisation artérielle utérine. Au final, 86% de ces interventions ont été couronnées de succès. En d’autres termes, « l’hémorragie a été stoppée sans qu’il soit besoin de recourir à une autre intervention chirurgicale », précisent les auteurs.

Rapide, une telle intervention ne nécessite pas d’anesthésie générale et peut être répétée autant de fois que nécessaire. En outre, elle « préserve l’utérus et la fertilité de la patiente », souligne le Pr Cosson. Les autres méthodes chirurgicales utilisées en cas d’hémorragie post-partum sont bien plus « dangereuses et difficiles à réaliser », ajoute-t-il. La ligature de l’artère utérine, la suture utérine ou l’hystérectomie – une ablation de l’utérus. Cette dernière il faut le savoir, entraîne nécessairement l’infertilité de la patiente. « L’embolisation artérielle utérine réduit ainsi tout naturellement la mortalité et la morbidité en cas de choc hémorragique », ajoute-t-il.

  • Source : Interview du Pr Michel Cosson, chirurgien gynécologue à l'hôpital Jeanne-de-Flandre, 29 mars 2011 ; Society of Interventional Radiology, 29 mars 2011

Destination Santé
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.

Aller à la barre d’outils