











Accueil » Santé Publique » L’empathie : un soin à part entière
Pour l’oncologue canadien Robert Buckman, cette attitude augmente le degré de satisfaction du patient et réduit – très logiquement – le nombre de plaintes pour faute professionnelle. C’est ce qu’il affirme dans un article récemment publié par le journal de la Canadian Medical Association (CMAJ). Et pour autant, l’empathie n’est pas la plus répandue des vertus. Elle serait même, trop souvent absente des établissements de santé. Mais pour qui veut y parvenir, il est tout-à-fait possible d’apprendre…
« L’empathie, c’est la capacité d’un individu à comprendre l’expérience vécue par un autre, et son aptitude à lui communiquer sa compassion pour ensuite, agir utilement ». Robert Buckman, oncologue au Princess Margaret Hospital et professeur de Médecine à l’Université de Toronto (Canada), résume ainsi cette qualité essentielle du soignant… En d’autres termes, celui-ci doit montrer à son patient qu’il comprend sa douleur pour ainsi, mieux le traiter. Sans pour autant précise Robert Buckman, « partager les émotions du malade ». Ce comportement est donc un élément essentiel de la qualité des soins.
Pourtant, selon deux études récemment menées dans des hôpitaux canadiens, les oncologues ne semblent guère empathiques. Dans le premier cas les médecins, filmés avec leurs malades, ont fait preuve d’empathie dans seulement 22% des situations auxquelles ils ont été confrontés. La plupart du temps, ils ont uniquement abordé les aspects médicaux du traitement. Dans la seconde étude, seules 11% des situations ont été correctement gérées par les oncologues.
« L’empathie constitue une compétence médicale à part entière. A ce titre, elle devrait être enseignée (lors de la formation initiale) et tout au long de la carrière d’un praticien », assure Robert Buckman. Cette façon d’aborder le soin n’est pas sans relation avec le concept de l’éducation thérapeutique. D’autant qu’ « elle peut induire des changements dans le comportement des médecins, et bénéficier directement aux patients », insiste l’auteur. Et ce qui n’est pas négligeable, voilà une technique de soins totalement dénuée de tout effet secondaire !
Source : Canadian Medical Association Journal 2011.DOI : 10.1503/cmaj.090113, 24 janvier 2011
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