











L’épisiotomie est utilisée pour faciliter l’accouchement. Les obstétriciens la pratiquaient presque systématiquement, « pensant protéger les femmes de certaines suites de l’accouchement en leur évitant des lésions spontanées », précise le Pr Bernard Jacquetin, responsable du pôle Gynécologie Obstétrique Reproduction Humaine (GORH) au CHU Estaing de Clermont-Ferrand. Parmi ces troubles parfois graves et souvent handicapants, l’incontinence et le prolapsus génital – ou descente d’organes – tiennent le haut du pavé. Et « les femmes paient encore un lourd tribut à l’accouchement », précise le Pr Jacquetin. « Nombreuses sont celles qui souffrent de douleurs et d’incontinence urinaire ou anale passagères. Par ailleurs, 2% d’entre elles présentent une déchirure grave du sphincter de l’anus, pouvant entraîner une incontinence fécale ».
Depuis le début des années 2000, plusieurs études ont montré que l’épisiotomie ne protégeait pas des risques liés à l’accouchement. Dans certains cas elle peut même aggraver les lésions périnéales. « Nous en avons conclu que cet acte devait être individualisé. Il doit se faire en accord avec l’accoucheur ou la sage-femme, être réfléchi et accepté par la parturiente », explique notre obstétricien. En effet, certains accouchements peuvent encore justifier une épisiotomie. « Les extractions instrumentales au forceps par exemple, ou certaines manœuvres obstétricales », précise le Pr Jacquetin. N’hésitez donc pas à évoquer la question avec votre obstétricien… avant l’accouchement, afin d’en peser les bénéfices et les risques.
Source : Interview du Pr Bernard Jacquetin, responsable du pôle GORH au CHU Estaing (Clermont-Ferrand), 30 août 2010
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