L’excès de sel, un ennemi sournois

27 mai 2004

Les Français consomment en moyenne de 7 à 10 g de sel par jour et par personne, alors que leurs besoins n’excèdent pas 3 g par jour ! Un constat qui concerne l’ensemble de l’Union européenne. Et l’Académie de Médecine sonne l’alarme.

Voilà pourquoi les agences de sécurité alimentaire de l’Union européenne ont demandé la mise en oeuvre de politiques visant à réduire significativement la consommation de sel. Car l’excès de sodium peut être à l’origine d’une hypertension artérielle. Il serait également incriminé en tant que facteur de risques de l’ostéoporose et de certains cancers digestifs.

Selon les professeurs Raymond Ardaillou et Michel Bourel, de l’Académie nationale de Médecine, “une réduction sensible de la consommation quotidienne de sel conduit à une chute modeste, mais significative de la pression artérielle“. En pratique cependant, il n’est pas si facile de réduire sa consommation. “Le consommateur n’est pas vraiment en mesure de modifier la quantité de sodium qu’il ingère. Une grande partie du sel retrouvé dans les aliments a été ajouté au cours de leur préparation“, poursuivent les deux académiciens.

Et les récentes reculades gouvernementales dans ce domaine n’arrangent pas les choses. La grande loi de Santé publique dont le pays entend se doter ne retient plus dans sa dernière version, que 4 des 5 facteurs dont l’influence sur la tension artérielle est reconnue: les apports en potassium par les fruits et légumes, le poids corporel, l’activité physique et la consommation d’alcool sont bien mentionnés. En revanche, rien sur l’apport en sodium des plats préparés responsables, selon La Revue Prescrire (Tome 24 n°248) des trois-quarts de l’apport en sel dans l’alimentation. La seule solution viable serait-elle d’éviter leur consommation ? On n’ose y croire…

  • Source : La lettre de l'Académie nationale de Médecine, n° 17

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