L’héroïne : un cercle vicieux
05 juillet 2010
« Un orgasme. » Voilà comment Philippe Arvers, médecin addictologue à Grenoble, décrit l’effet produit par la première prise d’héroïne. « Mais le plaisir intense ne dure pas longtemps. Les héroïnomanes essaient de retrouver cette première sensation mais n’y parviennent plus. Ils sont donc obligés d’augmenter les doses. Les injections servent alors à combler le manque… »
La consommation d’héroïne est beaucoup moins répandue que celles du cannabis et de la cocaïne. A peine 1,1 % des jeunes de 17 ans l’ont expérimentée. Quant à la perception des dangers de ce stupéfiant, elle est passée de 88% à 92 % chez les 15-75 ans, entre 1999 et 2008.
Les soins. En 2007, environ 130 000 usagers ont bénéficié de la prise en charge de traitements de substitution aux opiacés. La buprénorphine à haut dosage (BHD) (Subutex® et/ou ses génériques Arrow® et Mylan®) est toujours largement majoritaire : 80 % des prescriptions contre 20 % pour la méthadone. Ce traitement peut durer plusieurs mois voire plusieurs années. Si la plupart des patients utilisent la BHD dans un but thérapeutique, une minorité la détourne pour la consommer ou la revendre comme une drogue.
Une mortalité mal évaluée. Le nombre de décès liés à l’héroïne est difficile à évaluer. Les causes peuvent en être multiples : overdoses, transmission des virus du VIH/SIDA ou d’hépatites, suicides, accidents… En 2004, les services de police ont enregistré 37 décès liés à la consommation d’héroïne. Un chiffre sans doute sous estimé.
Des gestes d’urgence. L’overdose d’héroïne peut entraîner une dépression respiratoire et une perte de conscience. Dans ce cas, il est nécessaire de tenir la personne éveillée (en lui donnant des claques, en ouvrant les fenêtres…). En cas d’inconscience, il est important d’appeler le 15 mais aussi de connaître les gestes de secourisme. Mais à ce niveau, les Français ont toujours du retard.