L’hôpital à domicile en fin de vie est-il un bon choix ?

28 avril 2001

Il est bien difficile de déterminer dans quelle mesure l’hospitalisation à domicile des malades en fin de vie permet réellement de modifier la proportion des patients qui décèdent chez eux. Pour ces malades en effet, mourir au milieu des siens est souvent considéré comme une manière d’adoucir les derniers moments. Et même les patients qui n’ont pas la chance d’avoir un entourage nombreux souhaitent parfois retrouver leurs repères familiers avant de finir leurs jours.

La dispensation de soins palliatifs dans les meilleures conditions est également une préoccupation croissante des soignants. Même en France. Cette innovation est certes récente, mais elle est heureusement accueillie avec une faveur grandissante par les professionnels.

Une équipe britannique vient de publier une étude peu concluante. Fondé sur le district plutôt favorisé de Cambridge, ce travail a pris en compte 229 malades hospitalisés dans le cadre d’unités de soins palliatifs, soit à l’hôpital dans 43 cas, soit à domicile pour 186 d’entre eux.

Dans le groupe des hospitalisés, 58% des malades ont pu revenir chez eux pour leurs ultimes moments. A l’opposé, 67% de ceux qui bénéficiaient de soins à domicile y sont restés jusqu’au terme. Alors certes, les morts à domiciles paraissent plus nombreuses dans le second cas. La différence n’est pourtant pas significative au plan statistique.

Les auteurs soulignent la difficulté d’organiser de telles comparaisons. Les notions de double aveugle, de répartition aléatoire des malades paraissent inconciliables avec le respect du patient, de ses choix et de son intimité. En fait, le dernier mot devrait rester au patient et à ses proches. Aux politiques et aux professionnels de mettre en place les structures adéquates. Idéalement…

  • Source : BMJ, volume 319, 4/12/1999 1472-1475

Aller à la barre d’outils