L’hygiène au cabinet dentaire : une préoccupation au présent…

27 mai 2009

« Plusieurs enquêtes montrent que des insuffisances (en matière d’hygiène) pourraient persister chez certains praticiens » chirurgiens-dentistes, signalent aujourd’hui la DGS et l’InVS. Ce constat ressort d’une analyse qui a permis « de quantifier le risque d’infection virale lié aux soins dentaires pour le VIH, les virus de l’hépatite C (VHC) et de l’hépatite B (VHB). »

Cette quantification ne laisse pas indifférent. Ces insuffisances en effet, « pourraient être à l’origine de moins d’une contamination pour le VIH, moins de 2 pour le VHC et d’environ 200 pour le VHB. »
Et cela sur la base d’une année pleine… Le risque en question est celui de la contamination croisée par l’un ou l’autre de ces virus, d’un patient à un autre en raison d’insuffisances dans la stérilisation de matériels. Ceux en particulier, utilisés dans les porte-instruments rotatifs (PIR).

Une stérilisation insuffisante, trop hâtive ou par des moyens inadaptés laisserait subsister des germes recueillis à l’occasion des soins dispensés à un malade. D’où le risque de contamination du patient suivant. Le gradient de risque observé entre les trois virus considérés, tient à la résistance de ces derniers hors du milieu biologique, et à leur infectiosité respective. Rappelons par exemple que le virus de l’hépatite B est considéré par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme « 50 à 100 fois plus infectieux que le VIH. »

Qu’on ne s’y trompe pas : le risque est extrêmement faible en dépit des apparences. Si les chiffres sont élevés, c’est en raison du nombre très élevé des actes dentaires réalisés chaque année dans le pays. Le sujet cependant, est d’importance. La DGS a d’ores et déjà « engagé plusieurs actions (…) pour évaluer et améliorer les pratiques », en partenariat avec les professionnels.

Selon les pouvoirs publics, « l’ordre des chirurgiens-dentistes s’est engagé à pratiquer des visites systématiques dans les cabinets dentaires. » S’exprimant plus tard dans la journée, l’instance ordinale et l’Association dentaire française (ADF) assurent que « la profession demande à la DGS de lui donner les moyens et l’aide indispensables pour assurer une sécurité optimale aux patients. » Balle au centre ?

En fait, les professionnels soulignent qu’il est « primordial de disposer de porte-instruments rotatifs adaptés aux protocoles de stérilisation préconisés par (…) la DGS. » N’est-ce pas aujourd’hui le cas ? Faut-il en conclure que l’évolution de la technique – ou du design… – de ces matériels n’aurait pas pris en compte les impératifs de l’asepsie ?

Toujours est-il que selon les professionnels, « un contrôle des performances réelles de tous ces dispositifs (…) doit être effectué par l’AFSSaPS (Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé n.d.l.r.) qui est garante de leur qualité. » Saisie par la DGS, celle-ci doit s’assurer que les fameux PIR sont bien adaptés aux procédés de stérilisation, et valider les performances « des appareils de nettoyage, désinfection et stérilisation de ces matériels. »

  • Source : Direction générale de la Santé ; Institut national de Veille sanitaire ; Ordre national des Chirurgiens-dentistes ; Association dentaire française, 27 mai 2009

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