L’INCa remet une couche sur les dangers des UV artificiels
26 décembre 2011
Non, le rayonnement ultraviolet ne protège pas de certains cancers. Et encore non, une carence en vitamine D ne peut pas être à l’origine d’une augmentation du risque de cancers ! Après la publication d’articles « parus dans la presse grand public » sur les bienfaits prétendus de l’exposition aux UV artificiels, l’Institut national du Cancer (INCa) met les point sur les « i » ! De quoi couper toute envie de se rendre dans les cabines de bronzage cet hiver…
Les articles auxquels il fait référence, évoquent « un effet protecteur des rayonnements ultraviolets (UV) sur l’incidence de certains cancers non cutanés, en raison de leur rôle dans la production de vitamine D », explique l’INCa. « Des scientifiques émettent ainsi l’hypothèse qu’une (trop) faible concentration en vitamine D pourrait être à l’origine de l’augmentation du risque de certains cancers non cutanés ».
En juin dernier justement, l’Agence de Presse Destination Santé relayait déjà des travaux qui avaient été publiés sur les liens supposés entre vitamine D et cancers. Le titre qu’elle utilisait était (déjà) une mise en garde : Ultraviolets et vitamine D : ne tombez pas dans le panneau.
Depuis lors, l’INCA, saisi par la Direction générale de la Santé, s’est penché sur la question. L’analyse des éléments scientifiques montre que « le niveau de preuve de cette affirmation – selon laquelle une faible concentration en vitamine D pourrait être à l’origine de l’augmentation du risque de cancers, n.d.l.r. – est limité ».
L’Institut insiste : « Etant donné que les UV artificiels sont des cancérogènes avérés et que l’apport en vitamine D est possible par voie orale (apports alimentaires, consommation d’aliments enrichis en
vitamine D et/ou supplémentation en vitamine D), l’utilisation des bancs solaires comme source de vitamine D pour la population générale ne peut, en aucun cas, se justifier ».
Expositions aux UV artificiels : rapport bénéfice/risque négatif
Rappelons encore que le rayonnement émis par les installations de bronzage artificiel est considéré comme un « cancérogène certain pour l’homme ». Et cela depuis 2009. « La pratique du bronzage par ultraviolets artificiels est fortement déconseillée », répète avec insistance l’Institut national du Cancer. « Elle ne peut être associée à un quelconque bénéfice pour la santé ».
Selon l’INCa, « l’exposition aux rayonnements ultraviolets qu’ils soient solaires ou artificiels, représente le principal facteur de risque environnemental des cancers de la peau. ». Chaque année en France, 80 000 nouveaux cas de cancers cutanés sont recensés. Leur forme la plus agressive, le mélanome, a même vu son incidence tripler entre 1980 et 2005. Et d’après les projections de l’Institut de Veille sanitaire, le nombre de nouveaux cas de mélanomes en France est estimé à 9 800 pour la seule année 2011. Avec à la clé, 1 600 décès…