L’obésité diminue l’efficacité du vaccin antigrippal
02 novembre 2011
Selon un travail américain, le vaccin contre la grippe serait moins efficace en cas d’obésité… Est-ce à dire que les personnes qui en sont atteintes devraient recevoir des doses plus importantes de vaccin ? Les auteurs ne se prononcent. Ils insistent néanmoins sur l’importance de trouver des solutions à ce problème… peut-être pas si inattendu que cela.
Le Pr Melinda Beck, de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, s’était déjà intéressée à l’obésité et à la grippe Dans une étude précédente, elle avait montré que la mortalité liée à cette maladie était bien plus élevée chez les souris obèses que chez des rongeurs de poids normal.
Son nouveau travail a été mené chez l’homme. D’une recherche menée auprès de 461 personnes vaccinées contre la grippe, elle retire le constat que l’immunité obtenue a été de nettement moins bonne qualité parmi la population obèse. Elle a pour cela, relevé le taux d’anticorps présents onze mois après une vaccination antigrippale. Résultat, chez la moitié des sujets obèses celui -ci s’est avéré quatre fois moins élevé. Or ce « déficit » d’immunité n’a été observé que chez le quart des participants de poids normal. Ce qui signifie en clair, que chez les obèses le vaccin antigrippal est efficace moins longtemps.
Melinda Beck et son équipe ont ensuite prélevé des échantillons de sang sur tous les participants à cette étude, avant de les exposer au virus de la grippe. Logiquement, cette expérience aurait dû induire la production par le système immunitaire, d’une protéine appelée interféron-gamma. Celle-ci, qui permet à l’organisme de lutter contre l’infection, n’a pourtant été retrouvée que dans 25% des échantillons provenant de personnes obèses, contre 75% dans l’autre groupe.
« Nous savions déjà que l’obésité altérait l’efficacité des vaccins contre l’hépatite B et le tétanos chez les enfants », explique Melinda Beck. « Concernant le vaccin contre la grippe, nous avons besoin de mener d’autres études. Mais les données dont nous disposons doivent déjà nous inciter à trouver des solutions ».