L’oesophage ? Plus fragile avec l’âge

03 mai 2001

La protection des muqueuses digestives est plus difficile avec les années. Car plusieurs facteurs se conjuguent pour favoriser une inflammation de l’oesophage : défauts anatomiques, mauvaise motricité de la paroi, reflux acides en provenance de l’estomac, effets secondaires de certains médicaments… Bref, il n’est pas rare qu’un petit « traitement d’entretien » soit nécessaire. Quasiment en permanence.

L’inflammation de la paroi de l’œsophage – aussi appelée oesophagite – est la complication la plus fréquente du reflux gastro-oesophagien. Chez la personne âgée, plusieurs facteurs concourent à augmenter sa fréquence… et l’importance des lésions.

La hernie hiatale s’observe lorsqu’une partie de la muqueuse gastrique remonte dans le thorax. Elle entraîne une béance du bas de l’œsophage qui laisse la voie libre au reflux. Cette affection serait présente chez 60 à 80% des plus de 70 ans ! Toujours à cet âge, il est fréquent que la salivation soit réduite. Or la salive est un moyen de nettoyer l’oesophage et de réduire son acidité…

Les contractions qui aident les aliments à progresser naturellement le long du conduit oesophagien ont aussi tendance, avec l’âge, à diminuer. D’intensité mais aussi de rythme. Dans ce cas le contact avec les aliments se trouve prolongé. Et quand ils sont agressifs, la muqueuse peut en souffrir.

Certains médicaments peuvent altérer cette dynamique. D’autres, comme les anti-inflammatoires, attaquent franchement les muqueuses et tout traitement chez le sujet âgé doit être surveillé dans ses effets secondaires éventuels. Enfin last but not least, la réduction de l’activité physique favorise les occasions de reflux acides.

Une oesophagite peut affecter sérieusement la qualité et l’espérance de vie. Les lésions sont en effet d’importance variable mais elles peuvent avoir des conséquences sérieuses si elles ne sont pas convenablement traitées. Alors en cas de troubles, n’hésitez pas à consulter !

  • Source : British Medical Journal, volume 319, 17 juillet 1999, Primevère, avril 2001

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