L’ulcère de Buruli : mystérieux et dévastateur…
01 juin 2004
Comme la tuberculose et la lèpre, l’ulcère de Buruli est dû à une mycobactérie, Mycobacterium ulcerans. C’est sans doute la moins connue et la plus mal comprise de ces trois maladies. Pourtant ses conséquences sont tout aussi effroyables…
L’ulcère de Buruli, c’est avant tout le choc des images. Cette affection qui a émergé dans les années 1980 détruit la peau et les tissus sous-cutanés, entraînant de graves déformations. Plus de deux cas sur trois concernent des enfants de moins de 15 ans.
Cette maladie sévit actuellement dans une trentaine de pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et du Pacifique occidental. Le plus souvent dans des régions marécageuses. Plus de 15 000 cas auraient été recensés en Côte d’Ivoire depuis 1978, 4 000 au Bénin depuis 1989 et 6 000 au Ghana avant 1999. Des chiffres qui resteraient largement inférieurs à l’incidence réelle…
Son mode de transmission reste à élucider. A tel point que l’OMS la décrit comme “la maladie mystérieuse“. Elle débute par un gonflement indolore au niveau de la peau. Un nodule contenant des mycobactéries apparaît ensuite. A ce stade, le traitement est relativement simple. Une fois le nodule ôté, quelques points de suture permettent de refermer la plaie. Mais si rien n’est fait les conséquences physiques – et donc psychologiques et sociales – sont dramatiques.
Mycobacterium ulcerans produit une toxine qui détruit les tissus et inhibe le système immunitaire. Son travail de destruction massive peut même aller jusqu’à l’os ! Curieusement, l’ulcère de Buruli est peu douloureux. Ce qui explique en partie pourquoi les malades ne cherchent pas rapidement à se faire traiter.
Aujourd’hui, les campagnes d’éducation sanitaire s’attachent donc à sensibiliser le public au fait qu’un traitement médical est préférable aux remèdes traditionnels. L’OMS par exemple, a produit des bandes dessinées pour que les enfants comprennent et acceptent mieux cette maladie marquée du sceau de la honte.
L’Ulcère de Buruli est trop longtemps resté confidentiel. Caché. Aujourd’hui, ” il y a un besoin urgent de fonds ” explique l’OMS dans un DVD diffusé à l’occasion de la 57ème Assemblée mondiale de la Santé. Des fonds qui pourraient permettre de comprendre le mode de transmission et élaborer des traitements efficaces. Et cela rapidement, car le temps presse…