La bataille des jambes lourdes

25 mars 2008

Classée « maladie de confort » par une Assurance-maladie en quête d’argent de poche, la maladie veineuse relève depuis le mois de janvier 2008, de l’autofinancement de leurs médicaments par les malades eux-mêmes.

Si les médicaments phlébotoniques – ceux qui traitent l’insuffisance veineuse – ont disparu de la liste des postes de dépense pris en charge, il n’en reste pas moins que 10 millions de Français aujourd’hui, souffrent de maladie veineuse. Ils réclament donc toujours assistance médicale.

Sans entrer dans le débat de fond – à partir de quel degré une douleur doit-elle être prise en charge ? – nombre de médecins mettent en garde contre les effets pervers d’une décision essentiellement financière. Telle Gribouille qui se serait jeté à l’eau pour n’être pas mouillé par la pluie, l’Assurance-maladie sera-t-elle demain noyée sous les dépenses de traitements de l’insuffisance veineuse pas (encore) déremboursés ? Bas de contention, cures thermales, anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) aux effets secondaires non négligeables… et générateurs de lourdes répercussions économiques, prennent ainsi du poil de la bête.

Parmi les marchands de médicaments, la « bataille de la jambe lourde » fait rage. La centrale professionnelle Celtipharm a ainsi noté qu’en janvier 2008 – moment du déremboursement, les prix d’achat par le pharmacien des principaux phlébotoniques avaient enregistré de curieuses variations. Celles-ci auraient en effet été de +88% (Hirucrème) à –26% (Veinamitol) selon les produits concernés. Son enquête –au demeurant fort éclairante sur les pratiques de prix en officine – fait ressortir « une stratégie prix attentive au patient ».

Et les malades dans tout cela ? Il reste heureusement pour s’en préoccuper… les médecins ! Comme chaque année depuis 5 ans, la Société française de Phlébologie prépare sa Semaine nationale d’information et de Prévention des maladies veineuses. Elle se déroulera du 31 mars au 4 avril prochain, essentiellement sur le média internet avec un site dédié interactif. Des forums thématiques aborderont les questions liées à la grossesse, au milieu professionnel, aux traitements de la maladie veineuse. Et des phlébologues, mobilisés pour la circonstance, répondront aux questions des internautes. A partir du 25 mars, à l’adresse www.semaine-maladiesveineuses.org.

  • Source : Société française de Phlébologie, mars 2008

Aller à la barre d’outils