La bible 2005 des traitements contre le VIH

11 mai 2005

Un peu moins de 120 pages mais une rédaction extrêmement dense qui rassemble le nec plus ultra de la connaissance sur le VIH. Le Guide des résistances au cours de l’infection à VIH impose un nouveau standard. Il aidera les médecins… et les malades.

Les soignants ne sont plus démunis face au VIH. Les malades confrontés à la maladie ont aujourd’hui davantage de chances que jamais, sans doute. Pourtant on meurt encore du SIDA en France. Entre 1 500 et 2 000 patients chaque année y perdent la vie. Plus grave peut-être, la moitié des nouveaux patients consultant pour une infection à VIH est vue à un stade avancé. Ceux-là, soulignent les auteurs du Guide Resob’s 2005, “ont un risque de mortalité 16 fois supérieur à celui des patients vus précocement, et le risque d’échec du traitement et de (…) résistances est majoré.”

Il y a certes, quelque 21 médicaments extrêmement efficaces contre le VIH. Chacun répond à un profil d’efficacité bien précis, et s’adresse à des patients aux caractères déterminés. Le choix est complexe. Il dépend de données extrêmement variables, puisque les profils de résistance sont remis à jour tous les 6 mois à un an. Et surtout il est indispensable qu’il soit bien “négocié” avec le malade. Car ce dernier doit s’approprier son traitement et bien comprendre les conséquences d’une mauvaise observance : l’apparition de résistances aux antirétroviraux, la baisse de l’efficacité mais aussi la complexité croissante des traitements ultérieurs qui devront être mis en place.

Comme le souligne Xavier Rey-Coquais (association ARCAT), “l’important c’est de remotiver (les malades) sans arrêt.” Et “meilleur est l’accompagnement, plus on obtient de résultats“. Cette vision ne relève pas des lieux communs. Car s’il en était ainsi, comment expliquer que “40% des patients environ se trouvent en situation d’échec virologique (et même) 5% en situation d’échec thérapeutique sévère” ? En fait 80% de ces patients en échec sont porteurs de virus résistants à au moins un antirétroviral. Ce qui illustre l’importance des premiers pas dans le traitement.

Ne ratez pas la première marche…” exortent en effet les auteurs. Le traitement doit être individualisé en fonction de la situation particulière de chaque patient. Le fait de parvenir à une charge virale (taux de multiplication du virus, n.d.l.r.) indétectable est essentiel pour éviter l’apparition de résistances. Et pour cela, l’acceptation du traitement est primordiale… Ce guide, mis à la disposition du corps médical, est impressionnant par la masse de données qu’il intègre et croise entre elles. En cela il aidera les soignants. Mais aussi les soignés, qui pourront être mieux orientés, mieux accompagnés et espérons-le… mieux observants. Le Guide des Résistances au cours de l’infection à VIH – Resob’s 2005 aux éditions Masson Acanthe par le Dr Laurence Morand-Joubert, le Dr Jean-Luc Meynard et le Dr Constance Delaugerre ; 115 pages, 29 euros.

  • Source : Interview du Dr Henri Lottmann, chirurgien des hôpitaux, spécialiste en urologie de l'enfant à l'hôpital Necker-enfants malades, à Paris.

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