La “bonne” contraception, c’est la mieux supportée

17 mars 2006

Près de 8,5 millions de Françaises, entre 15 et 49 ans, suivent une méthode contraceptive. Et si pilule et DIU caracolent en tête de leur hit-parade, ce n’est sans doute pas par hasard… Car le choix de la “bonne” contraception, c’est-à-dire la mieux adaptée à chacune, est important.

Numéro un incontesté, la pilule contraceptive est plébiscitée. Elle assure la contraception de près de la moitié des femmes en âge de procréer. Dans leur écrasante majorité, les pilules proposées en France renferment une association d’un estrogène et d’un progestatif. Ce type de pilule, dite oestroprogestative, est le mieux toléré et le plus efficace.

En plus de 40 ans le progrès a été dans le sens d’une diminution des doses d’estrogènes. Les moins dosées aujourd’hui sont à 15 microgrammes… contre 150 pour la première pilule commercialisée ! Par ailleurs, des progrès ont été réalisés aussi du côté de la qualité des progestatifs, qui en sont désormais à la quatrième génération avec la drospirenone, qui a ouvert la classe des dérivés de la spironolactone.

Près de 65 millions de plaquettes de pilules sont vendues chaque année dans notre pays. C’est dire le succès de la méthode ! Il s’en vend bien plus que de patchs et d’anneaux vaginaux. Pour le Pr David Serfaty, Président de la Société francophone de Contraception, “il n’est pas question de les préférer à la contraception orale si la femme est satisfaite de sa pilule“. Anneaux et patchs n’ont qu’un seul avantage théorique par rapport à la pilule, celui d’éviter les oublis. Mais les contre-indications sont les mêmes.

Second au hit parade, utilisé par près d’une femme sur cinq, le DIU, encore trop souvent appelé stérilet ce qui n’est pas un bien joli nom ! “J’aimerais que le mot ‘stérilet’ soit remplacé par celui de DIU (dispositif intra-utérin) comme c’est le cas dans tous les pays au monde” souligne David Serfaty.

Dans les dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), “le DIU est réhabilité chez les jeunes et les nullipares” – autrement dit les femmes qui n’ont jamais eu d’enfants. Contrairement aux idées reçues “le DIU protège contre les grossesses extra-utérines plutôt qu’il n’en augmente le risque“.

Et du côté des DIU, il y a également du nouveau avec ce que certains n’hésitent pas à qualifier de plus grande invention en contraception depuis l’invention de la pilule. C’est le SIU (système intra-utérin) hormonal. “On a vu émerger le SIU hormonal qui délivre du lévonorgestrel” explique le Dr David Elia, gynécologue à Paris. Pour parler clair, les classiques DIU au cuivre, composés d’un banal fil de cuivre, ont tendance à faire saigner : “ils provoquent des règles longues et des règles abondantes“. Le nouveau lui, diffuse localement pendant 5 ans un progestatif. Il réduit les règles en durée et en intensité, voire même, il les supprime.

Il rencontre un vif succès : plus d’1 million de femmes l’utilisent actuellement en France et il s’en pose tous les jours plus que tous les DIU au cuivre confondus! Pourquoi ce succès ? Parce que les femmes jeunes ou les jeunes mères, le demandent : elles conservent ainsi les avantages de la pilule…sans la prise quotidienne. “Il a une efficacité quasi-totale comparable à celle de la pilule“. Le gros avantage du SIU hormonal, c’est donc qu’ il n’y a plus à y penser : chez la jeune femme dès le premier enfant ou entre 2 projets de grossesse, c’est important. Mais il reste à combattre des préjugés trop bien ancrés autour du DIU en général.

  • Source : de nos envoyés spéciaux au MEDEC, Paris 14-17 mars 2006

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