La boxe, un sport de femmes aussi

28 novembre 2012

« Quatre boules de cuir entrent dans la lumière… ». Ainsi débute le bel hymne chanté par Claude Nougaro à la boxe anglaise. Bien entendu, dans son esprit comme dans celui d’une majorité de Français aujourd’hui encore, le ring est un lieu réservé aux hommes. Pourtant, depuis une dizaine d’années cette discipline de combat s’ouvre aux femmes. Et même aux jeunes filles.

« En France, la boxe féminine fut autorisée à la compétition en 1999 », explique Natacha Lapeyroux, auteur du blog Penser la boxe féminine ainsi que d’un mémoire de sociologie sur le sujet. Consécration suprême, la boxe féminine a été reconnue discipline olympique l’été dernier, à l’occasion des Jeux olympiques de Londres. « Le sport est représentatif de la société dans laquelle nous vivons. C’est donc le signe d’une évolution des mentalités », souligne Natacha Lapeyroux. Et naturellement, la boxe professionnelle influence la discipline dans sa section ‘loisir’. Alors que la France ne comptait pas plus de 1 000 femmes licenciées en 1999, elles sont aujourd’hui 7 500 .

Les effectifs grossissent, mais il demeure encore quelques aberrations en termes d’égalité des droits : « Certaines salles refusent encore les femmes », raconte Natacha qui pratique depuis 3 ans. « Et certains boxeurs ont du mal à accepter qu’elles combattent. Mon entraîneur me parlait souvent au masculin, comme si j’étais un homme. Comme si, dans son esprit, boxer et être une femme était un paradoxe ».

Des risques partagés

Sur le plan de la santé, aucune contre-indication n’est spécifique aux femmes. Comme pour toute discipline sportive, la pratique de la boxe doit être soumise à l’obtention préalable d’un certificat médical. Celui-ci doit stipuler que le pratiquant ne présente aucune « contre-indication pour obtenir une licence de boxe loisir ou professionnelle ».

En outre, les boxeuses s’exposent aux mêmes risques que les hommes. Chez elles aussi, les coups peuvent provoquer des déviations du nez ou fracturer une arcade sourcilière. Voire entraîner des traumatismes crâniens sévères, aux conséquences parfois irréversibles. Seule différence, la « coquille » que les hommes portent pour protéger leurs parties génitales est portée par certaines boxeuses pour protéger leur poitrine.

Evacuer les stress

La boxe est aussi une activité physique pourvoyeuse de nombreux bienfaits en santé. Elle permet de se muscler de façon très complète et harmonieuse, et de perdre du poids. En outre, elle développe les capacités cardio-respiratoires. Elle favorise également l’équilibre et la coordination motrice. Mais surtout, « les boxeuses la décrivent comme un exutoire, une bonne manière d’évacuer leur stress et de gérer leur irritabilité », explique Natacha Lapeyroux.

Si votre petite fille, après avoir vu les championnes des JO à la télévision, vous demande de l’inscrire dans un club, n’hésitez pas. Dès l’âge de 6 ou 7 ans, elle pourra faire ses premiers pas sur le ring, gants aux poings, sans danger. Car pour les enfants, la boxe éducative est une sorte de « faux combat ». Sous forme de jeux de touche, d’esquives et de déplacements, les petits ne font que mimer les coups, et touchent l’autre sans appuyer.

  • Source : interview de Natacha Lapeyroux, auteur du blog Penser la boxe féminine, 27 novembre 2012 ; site de la Fédération française de boxe, consulté le 27 novembre 2012

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