La cécité est-elle d’abord une « maladie de pauvres » ?

03 avril 2001

Même dans les pays riches, les indigents sont plus fréquemment victimes d’une cécité acquise des suites d’un glaucome. Des chercheurs de l’Université de Londres ont comparé le statut socio-économique de 220 patients traités pour glaucome dans trois hôpitaux différents de la capitale britannique. Résultat ? Ceux dont le niveau socioculturel était le plus faible sont arrivés à l’hôpital à un stade avancé de leur glaucome, se trouvant par ce fait même exposés à un risque majeur de cécité.

Voilà donc le glaucome érigé en priorité sociale… Un statut que peu de spécialistes de la santé publique auraient cru pouvoir lui donner ! Provoquée par un excès de pression à l’intérieur de l’oeil, le glaucome évolue discrètement. Il ne présente souvent aucun signe extérieur, et progresse jusqu’à ce que la pression lèse irrémédiablement le nerf optique situé au fond de l’oeil. Il s’ensuit une réduction progressive mais rapide du champ visuel. Et surtout, comme cette évolution est irréversible, à son stade ultime elle aboutit à la cécité.

Pourtant, cette évolution n’est pas inéluctable. Elle pourrait être évitée par un traitement simple et un dépistage annuel, systématique dès 40 ans. Et même encore plus tôt chez les myopes et dans les familles où des antécédents de glaucome sont connus. Encore faudrait-il que cette maladie soit placée au centre d’une politique de réduction des inégalités…

  • Source : Ministère délégué à la Santé, 26 mars 2001

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