La cocaïne en plein essor
05 juillet 2010
« La cocaïne est un psychostimulant qui tend à se démocratiser » s’inquiète le Dr Philippe Arvers, médecin addictologue à Grenoble. En 2008, l’expérimentation de cocaïne a concerné environ 25 000 jeunes. Ce nombre a triplé entre 2000 et 2008. En cause : « des nouveaux circuits de distribution qui se sont développés » explique notre spécialiste. « Les prix ont chuté de moitié, passant à 60€ le gramme et la consommation s’est banalisée. »
Des mélanges explosifs… La cocaïne est généralement coupée, c’est-à-dire mélangée par les trafiquants avec d’autres substances « dont on ne connaît pas toujours la provenance » poursuit notre spécialiste. Ainsi, chaque année, des cas d’intoxications aigues sont-ils répertoriés.
…pour des effets à hauts risques. La cocaïne provoque une contraction de la plupart des vaisseaux sanguins. Les tissus, mal irrigués, manquent d’oxygène et se nécrosent. C’est le cas par exemple des cloisons nasales. Troubles du rythme cardiaque, délires paranoïdes, pertes de mémoire ou insomnies sont aussi à craindre.
Interpellations et saisies. Le nombre d’interpellations pour usage de cocaïne ou de crack a quadruplé depuis 1995. Usage, revente, trafic… en 2009, près de 3 000 arrestations ont été recensées. Les saisies de cocaïne si elles demeurent importantes, sont les plus faibles depuis quatre ans.
Les hommes consommant de la cocaïne présentent un risque de décès 5 fois plus élevé que les abstinents. Pour les femmes, ce risque est multiplié par 9. Cette surmortalité est due aux surdoses et aux infections par les virus des hépatites B et C, ainsi que du VIH.
Quelle prise en charge ? « Il n’existe pas de traitement de substitution tels que ceux utilisés pour l’héroïne » continue le Dr Philippe Arvers. La prise en charge fait appel à des techniques variées comme les thérapies de groupes ou individuelles. « L’accompagnement, comme la désintoxication, est à la fois long et continu ».