La concentration ? Elle diffère d’un sport à un autre

22 mars 2011

La campagne nationale du Neurodon se déroule toute cette semaine en France (du 21 au 27 mars). Cette année, l’accent est mis sur le… sport. Il faut dire que les liens entre les neurosciences et l’activité sportive sont bien plus nombreux qu’il n’y parait. Illustration avec la concentration. De quoi s’agit-il ? Est-elle différente d’un sport à un autre ? Les réponses.
Présidente de la Fédération française de Psychologie du Sport (SFPS), Nadine Debois se réfère à deux de ses confrères américains (Erick Peper et Andra Schmid de San Francisco) qui ont été les premiers à proposer une « vraie » définition de ce terme, « adaptée » au sport.

Selon eux, « la concentration est l’habileté à focaliser son attention sur la tâche en cours et, de ce fait, à ne pas être distrait ou affecté par des stimuli internes ou externes non appropriés ». Cet effort intellectuel ainsi centré sur un objet va toutefois différer selon les disciplines. Nadine Debois distingue notamment les sports individuels des disciplines collectives.

« Par exemple, en tir sportif, l’athlète est essentiellement centré sur sa cible et la coordination « visée-lâcher » du tir », explique-t-elle. Une fois dans « sa bulle », il ne voit rien de ce qu’il se passe autour de lui. Dans un sport collectif en revanche, « il faut être capable d’enregistrer à tout moment, dans un environnement en mouvement, la position de ses partenaires et de ses adversaires, en fonction de sa propre position et celle d’un ballon ou d’une cible »

Dans certaines disciplines enfin, le temps avant l’effort est compté. En athlétisme par exemple, le sauteur en hauteur ne dispose que d’une minute trente pour réaliser sa performance. Dans pareille situation, la concentration prend une autre forme. D’une manière générale, l’athlète met au point ce qu’il appelle une « routine ». Il s’agit d’une séquence mentale et physique de préparation à l’action qu’il a tellement reproduit à l’entraînement qu’il le fait de façon systématique le jour de la compétition. « Dans les sports où la pression temporelle est forte, la qualité de la concentration repose sur la lucidité et la réactivité de de l’athlète », conclut la spécialiste.

  • Source : Neurodon, 21-27 mars 2011 – Nadine Debois (SFPS)

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