La consommation de cocaïne ne connaît pas la crise
28 mars 2023
C’est un rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) qui le dit : la production, la circulation, l’accessibilité et la consommation de cocaïne n’ont jamais été aussi élevées. Avec des conséquences sanitaires délétères.
Selon ce rapport de l’OFDT, réalisé conjointement avec Santé publique Franc et le réseau d’addictovigilance, « la circulation de cocaïne dans le monde, en Europe et en France s’est amplifiée depuis les années 2010, représentant 1/3 du marché des stupéfiants en Europe ». Tous les indicateurs vont dans ce sens : record de production, record de quantités saisies… et record du nombre de consommateurs, grâce notamment à la baisse des prix du gramme de cocaïne : entre 50 et 70 euros.
Un prix « accessible », pour une cocaïne globalement plus pure et que l’on peut commander sur Internet et se faire livrer à domicile : ces autres facteurs contribuent aussi à expliquer l’augmentation du nombre des consommateurs : environ 600 000 usagers en France, 3,5 millions au sein de l’Union européenne et 21,5 dans le monde.
Augmentation des passages aux urgences
Ainsi, chez les adultes, la consommation de cocaïne est passée de 0,3% en 2000 à 1,7% en 2017. « Cette consommation reste donc marginale en France en population générale », écrit l’OFDT, surtout lorsqu’on la compare à l’usage du cannabis (10% de la population adulte si l’on retient le critère de la consommation au moins une fois dans l’année).
« Néanmoins, l’usage de cocaïne s’est élargi parmi les adultes : plutôt circonscrit à l’espace festif et aux catégories sociales les plus aisées il y a vingt ans, il s’est étendu à d’autres milieux sociaux » aux revenus moins élevés. Et les modes de consommation se sont diversifiés : la cocaïne n’est plus seulement sniffée, elle est également fumée, inhalée et injectée.
Avec des conséquences sanitaires variées, « allant des complications (psychiatriques, cardiovasculaires, neurologiques, infectieuses, respiratoires, etc.) jusqu’à un risque de surdose (parfois mortelle) », résume le rapport. Ainsi, en 2019, la cocaïne était en cause dans 12 % des passages aux urgences liés à l’usage de drogues, contre 7 % en 2015. La mortalité imputable à son usage a également augmenté : seule ou en association, elle était présente dans 26% des décès directs liés aux drogues en 2018. Elle n’avait jusqu’alors jamais dépassé les 20%.
A noter : En France, la consommation de cocaïne a baissé de manière significative ces dernières années chez les plus jeunes. Si en 2014, 3,2% des mineurs avaient déjà consommé cette drogue, ils n’étaient plus que 1,4% en 2020.