La coopération Nord-Sud en médecine, ça marche !

18 décembre 2009

Autrefois considérée comme de pronostic particulièrement sombre, la leucémie aigüe à promyélocyte a connu plusieurs révolutions thérapeutiques successives depuis les années 1970. Jusqu’à présent toutefois, elles n’avaient bénéficié qu’aux malades des pays les plus riches. Un travail international, présenté cette semaine au 51ème Congrès de l’ASH à la Nouvelle-Orléans, vient de montrer que le changement était en marche.

« Nous savons que la leucémie aigüe à promyélocyte est désormais une maladie curable » souligne le Pr Eduardo Rego, chef du Service d’Hématologie à l’Hôpital universitaire de Sao Paulo (Brésil). Grâce aux traitements actuels, le taux de survie général est de 90% à 5 ans. Au Brésil en revanche, une étude récente nous a montré qu’il n’excédait pas 53%… avec un taux de mortalité de 13,4% dans les 5 premiers jours. »

Sous l’impulsion d’un groupe international au sein de l’ASH, différents pays ont été associés dans le cadre d’un Consortium international contre la leucémie aigüe à promyélocyte. Un réseau coopératif international a été mis en place. Des spécialistes allemands, américains, espagnols, italiens et néerlandais ont mis en commun leurs connaissances avec leurs homologues au Brésil, au Mexique et en Uruguay.

Mise en commun des protocoles thérapeutiques, échange d’informations et suivi normalisé des patients… Les résultats ne se sont pas fait attendre. Sur les 102 premiers malades, une réduction de 40% de la mortalité a pu être obtenue. Le Pr Noël Milpied – Service des Maladies du sang, CHU de Bordeaux Haut-Lévèque – qui commentait cette communication, estime que “ce réseau a fait la preuve qu’il est possible d’améliorer la prise en charge de la leucémie à promyélocyte, et de parvenir à des taux de survie identiques à ceux observés dans les pays développés. C’est aussi une incitation pour nous, à mettre en place des relations du même ordre avec nos voisins transméditerranéens, par exemple, dans ce domaine et dans d’autres !

  • Source : de notre envoyé spécial au 51ème congrès de l’ASH, La Nouvelle-Orléans, 5-8 décembre 2009

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