La cosmétotextile est sur orbite

26 mai 2008

Ils sont affublés de vertus amincissantes, hydratantes ou rafraîchissantes. Bienvenue dans le monde des « textiles intelligents », fers de lance d’une discipline en pleine effervescence : la cosmétotextile. Signe de l’intérêt qu’elle suscite, le premier congrès français de la spécialité vient de se tenir, à Tours.

Le nouveau secteur se structure autour d’une définition bien précise, établie par le Bureau de Normalisation des Industries textiles et de l’Habillement (BNITH). Un cosmétotextile est donc un « article textile contenant une substance ou une préparation destinée à être libérée durablement sur des parties superficielles de l’épiderme et revendiquant une ou des propriétés particulières ».

Dans les faits, la substance -l’actif dans le jargon des professionnels- est libérée par des micro-capsules préalablement fixées sur le tissu (voir la photo ci-contre). Aujourd’hui, les cosmétotextiles les plus courants sont les collants et pantalons amincissants, et les corsaires hydratants. Mais ce n’est qu’un début. Car dans ce domaine, l’imagination des professionnels comme des scientifiques est débordante. Et les secteurs visés, aussi divers que l’habillement bien sûr mais aussi le bâtiment, les transports et même la santé.

« Tout est possible »

Ainsi le tee-shirt de demain sera-t-il non seulement auto-nettoyant ou auto-défroissant, mais il sera également capable de récupérer et stocker de l’énergie. Tout simplement pour nous rafraichir en cas de forte chaleur ou nous réchauffer lorsqu’il fera froid.

Ce n’est pas tout. Les rideaux de nos habitations seront photovoltaïques. Nos draps ? Ils pourraient dégager des molécules invitant au sommeil. La santé au travail est également ciblée. Imaginez un travailleur portant une tunique capable de signaler, par alarme sonore ou lumineuse, un danger tel que l’émanation d’un gaz toxique. Et de déclencher cela va de soi, une protection instantanée !

Une pure fiction ? Pas tant que ça. « Ces procédés sont d’ores et déjà utilisés dans le domaine militaire où certains soldats porteraient des uniformes susceptibles de délivrer des antidotes ou des médicaments » explique Christian Bedeau, de l’Institut français du Textile et de l’Habillement (IFTH). « Aujourd’hui de nombreuses technologies sont disponibles, si bien que tout semble possible ». Y compris dans le domaine de la santé. Nous y reviendrons demain.

  • Source : 1er Congrès de Cosmétotextile, Tours, 15 mai 2008

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