La destruction des stocks de virus variolique… encore repoussée

22 janvier 2002

Depuis 1980 et grâce à la vaccination, la variole a officiellement disparu de la surface du globe. En 1996, l’Assemblée mondiale de l’OMS a décidé la destruction des derniers stock de virus encore détenus aux Etats Unis et en Russie. Et finalement, ces stocks existent toujours, l’échéance étant repoussée d’année en année. Ce n’est d’ailleurs pas fini. Le Conseil exécutif de l’OMS vient de repousser leur destruction à la fin de l’année. A cela, plusieurs raisons.

D’une part la recherche. Des progrès considérables ont été réalisés sur le virus variolique et notamment sur la mise en place d’antiviraux. Pour l’heure, le Comité consultatif OMS de la recherche sur le virus considère que le développement de ces nouveaux traitements, « a peu de chance d’être achevé avant la fin 2002 ». En attendant, autant conserver les souches qui permettront de relancer la production de vaccin…

D’autre part, le contexte international. Les attentats commis le 11 septembre 2001 ont conduit plusieurs pays à renforcer leur vigilance à l’égard d’une éventuelle attaque bio terroriste. Les Etats-Unis ont même décidé de relancer la production du vaccin.

Et enfin, certains observateurs craignent la recrudescence des cas de « variole du singe » qui a touché la République Démocratique du Congo en 1997. Transmissible à l’homme à l’occasion de morsures ou de blessures par des écureuils ou de petits primates, elle est provoquée par un virus proche de la variole. Voilà pourquoi l’OMS « tarde » à détruire les stocks de virus. Par précaution, par prudence… et par souci de préserver l’avenir de l’humanité.

  • Source : OMS, 14 janvier 2002, Le Quotidien du Médecin, 14 janvier 2002

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