« La douleur, une maladie à part entière »
22 octobre 2019
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Plus de 12 millions de Français souffrent de douleurs chroniques. C’est le chiffre rappelé à l’occasion de la récente journée mondiale contre la douleur. Près d’une cinquantaine d’associations dénoncent les insuffisances dans la prise en charge de la douleur, et demandent aux pouvoirs publics d’agir.
Développer les actions prévenant la douleur, notamment lorsqu’elle est chronique ; reconnaître, évaluer et prendre en charge la douleur ; reconnaître la médecine de la douleur comme une vraie spécialité médicale… Ce sont quelques-unes des propositions avancées par France Assos Santé, l’organisation qui fédère des dizaines d’associations de patients comme l’AFM Téléthon, France Parkinson ou la Ligue contre le cancer.
Les 47 associations signataires dénoncent le fait que, malgré trois « Plans douleur » (1998-2000, 2002-2005 et 2006-2010) et une loi*, la question de la douleur ne soit pas considérée comme une priorité des politiques publiques de santé. Selon les chiffres tirés du « Livre blanc de la douleur 2017 », issu des travaux de la Société française d’étude et de traitement de la douleur, « 70% des personnes concernées ne bénéficient toujours pas d’un traitement approprié », et « moins de 3% sont prises en charge dans un centre spécialisé. »
Des conséquences importantes
Pour ces associations de patients, « la douleur doit être reconnue comme une maladie à part entière », tant elle peut impacter la vie quotidienne du patient et de ses proches, particulièrement lorsqu’elle est chronique. France Assos Santé regrette aussi que la douleur provoquée par les soins soit négligée « au profit des seuls objectifs de guérison », et qu’elle soit parfois traitée avec désinvolture par le corps médical. Et pourtant, insiste l’association, la douleur a un double impact : « sur les soignés, leur qualité de vie et la préservation de leurs chances thérapeutiques (anxiété, dépression, refus de soin…) ; et sur les soignants (sensation d’échec, démotivation, épuisement) ». Sans parler du coût pour la société, entre arrêts de travail et dépenses majorées de santé.
*L’article L1110-5 du code de la santé publique prévoit que « toute personne a, compte tenu de son état de santé et de l’urgence des interventions que celui-ci requiert, le droit de recevoir, sur l’ensemble du territoire, les traitements et les soins les plus appropriés et de bénéficier des thérapeutiques dont l’efficacité est reconnue et qui garantissent la meilleure sécurité sanitaire et le meilleur apaisement possible de la souffrance au regard des connaissances médicales avérées. »
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Source : France Assos Santé, le 22 octobre 2019
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet