La dysphorie post-coïtale : pourquoi cette envie de pleurer après le sexe ?
19 mars 2021
Des larmes, un sentiment de tristesse voire une forme d’irritabilité… Lorsqu’elles surviennent après un rapport sexuel, ces manifestations portent un nom : la dysphorie post-coïtale. De quoi s’agit-il ? Ce phénomène est-il courant. Eléments de réponse.
Du grec ‘dysphoros’ (qui supporte difficilement), la dysphorie correspond à un « état psychique généralement durable, marqué par la présence de sentiments d’insatisfaction, d’ennui, de mal-être diffus, de goût amer de la vie et de dépression », décrit l’Académie nationale de médecine.
Ces manifestations peuvent ainsi être ressenties après un rapport sexuel consenti ou encore après la masturbation. Le coït n’étant donc pas nécessaire, contrairement à ce que son nom indique. D’après une étude australienne réalisée en 2015 par des scientifiques de la Queensland University of Technology, auprès de 230 étudiantes, 46% avaient ainsi ressenti cet état psychique au moins une fois dans leur vie. Et 5%, au cours du mois précédent. Du côté des hommes, les proportions sont respectivement de 41% et de 20%, à en croire un autre travail de 2019, piloté par la même équipe.
Une autre étude a montré que les symptômes pouvaient différer selon le sexe : les femmes ressentant plutôt de la tristesse et des sautes d’humeurs. Si le chagrin et la peine sont aussi retrouvés chez les hommes, ces derniers rapporteraient également un sentiment de manque d’énergie.
Les causes apparaissent encore mal déterminées. Quant à la prise en charge, elle passerait essentiellement par un suivi thérapeutique, sous l’égide d’un psychologue ou d’un psychiatre. En revanche, « l’action des antidépresseurs sur ce type d’anomalie est très incertaine », conclut l’Académie nationale de médecine.
-
Source : Sex Med. 2015 Dec; 3(4): 235–243. - J Sex Med. 2020 Mar;17(3):556-559. doi: 10.1016/j.jsxm.2019.12.009. Epub 2020 Jan 11. - J Sex Marital Ther. 2019;45(2):128-140. doi: 10.1080/0092623X.2018.1488326. Epub 2019 Feb 7. - Disctionnaire de l'Académie nationale de Médecine, consulté le 17 mars 2021
-
Ecrit par : David Picot - Edité par: Dominique Salomon