La fibrillation auriculaire favorisée par l’alcool?

02 octobre 2012

Des chercheurs canadiens ont mis au jour une relation inattendue entre la consommation d’alcool et le risque de développer une fibrillation auriculaire. Elle concernerait particulièrement les plus de 55 ans, surtout ceux qui souffrent déjà d’une maladie cardiovasculaire ou d’un diabète.

Le Dr Koon Teo et son équipe de la McMaster University de Hamilton (Ontario) ont analysé les données de deux études portant sur le risque cardiovasculaire. Au total, leur travail a concerné plus de 30 000 personnes, âgées en moyenne de 66 ans.

Parmi ces participants :
– 61% appartenaient à la catégorie des faibles consommateurs d’alcool, parce qu’ils en consommaient moins d’un verre par semaine ;
– 37% étaient des buveurs modérés (moins de 2 verres par jour pour une femme et moins de 3 verres au quotidien pour un homme) ;
– Et 2% étaient des buveurs excessifs. C’est-à-dire qu’ils buvaient (plus de 2 verres d’alcool par jour pour une femme, et plus de 3 pour un homme.

Des risques, même chez les buveurs modérés

Au total, 2 093 cas de fibrillation auriculaire ont été identifiés au cours du suivi. Selon les auteurs, le risque de voir se développer cette affection augmenterait avec la quantité d’alcool ingérée. « Une consommation modérée à excessive en effet, a bien été associée à une plus grande incidence de la fibrillation auriculaire. Et cela, particulièrement chez les plus de 55 ans souffrant d’une maladie cardiovasculaire ou d’un diabète », explique le Dr Koon Teo. C’est pourquoi, à ses yeux, « les recommandations évoquant un effet cardiovasculaire protecteur lié à la consommation modérée d’alcool doivent être tempérées ».

Environ 700 000 Français souffrent de fibrillation auriculaire, le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. Cette affection provoque des battements cardiaques rapides et irréguliers. Son incidence augmente avec l’âge et concerne près de 20% des plus de 85 ans. Sournoise, la fibrillation auriculaire est asymptomatique chez de nombreux patients. Chez certains toutefois, la maladie se caractérise par des palpitations, des douleurs dans la poitrine ou une fatigue inexpliquée.

  • Source : HAS, guide patient, la prise en charge de votre fibrillation auriculaire, octobre 2008 - Canadian Medical Association Journal, 1er octobre 2012

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