La fibrillation auriculaire, sournoise, jusqu’à l’attaque…

14 décembre 2011

Environ 700 000 Français souffrent de fibrillation auriculaire (FA), le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. « Une partie d’entre eux ignore qu’elle est atteinte », regrette le cardiologue Bernard Lévy (Paris). Et pour cause, les signes d’alerte sont nombreux, pas forcément caractéristiques. Et surtout ils ne se manifestent pas chez tous les patients. D’où la difficulté de diagnostiquer cette affection qui provoque chaque année, des dizaines d’attaques cérébrales.

Cette affection provoque des battements cardiaques rapides et irréguliers. Son incidence augmente avec l’âge, à tel point qu’une personne de plus 85 ans sur cinq (18%) est concernée. Sournoise, la FA est asymptomatique chez beaucoup de patients. « D’autres vont ressentir des palpitations, des douleurs thoraciques ou une fatigue inexpliquée », ajoute le Dr Lévy, responsable du Centre de recherche cardiovasculaire INSERM à Lariboisière (Paris) et par ailleurs membre du Conseil scientifique de Destination Santé.

« Ces symptômes peuvent être associés à de nombreuses affections, pas seulement la FA », insiste-t-il. « Mais dans tous les cas, ils doivent alerter et conduire au médecin. Car trop souvent, des patients souffrant de fibrillation auriculaire sont diagnostiqués à l’occasion de la principale et la plus grave complication de cette maladie: l’accident vasculaire cérébral (AVC) ».

Le médecin prescrira le cas échéant un électrocardiogramme (ECG), l’examen de référence pour poser le diagnostic de FA. « Dans l’idéal, il serait bien d’en pratiquer un tous les 2 ou 3 ans après 60 ans et un par an à partir de 75 ans », ajoute le Dr Lévy. « Surtout si on est un homme. Et encore davantage en cas d’hypertension artérielle et/ou de diabète ».

  • Source : Interview du Dr Bernard Lévy (Paris), 2 décembre 2011 – HAS, guide patient, la prise en charge de votre fibrillation auriculaire, octobre 2008.

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