La France abîmée dans la réflexion ?

19 novembre 2004

Le secteur des biotechnologies va-t-il échapper à la France ? Inquiétées par cette perspective, les Entreprises du Médicament (Leem) proposent plusieurs mesures pour accroître le potentiel de notre pays. Mais il est peut-être déjà trop tard…

La cartographie mondiale des unités de bio production (ci-contre) montre en effet à quel point la France constitue la “dent creuse” du monde développé à cet égard… Au cours d’un débat en présence du Ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, les avis ont été pour le moins mitigés. Car malgré le volontarisme affiché du ministre, le président du Leem Pierre Le Sourd, a clairement démontré le retard considérable de la France.

D’après le cabinet spécialisé Arthur D.Little, au cours des 5 dernières années le marché des bio médicaments s’est inscrit en croissance annuelle de 18%, contre 7,8 % pour le reste du marché pharmaceutique. Il devrait atteindre plus de 77 milliards d’euros en 2010, représentant alors 12% du marché mondial.

Le hic, c’est qu’aujourd’hui les bio médicaments sont pour l’essentiel produits en Irlande et aux Etats-Unis. “En France, il existe seulement six sites spécialisés dans la production des traitements issus des biotechnologies“, s’alarment les responsables du Leem. Pourtant notre pays compte près de 200 sites de fabrication pharmaceutique.

Rester à quai ?
Cette prise de conscience est peut-être un peu tardive. Car la révolution biotechnologique a débuté sans nous. Philippe Douste-Blazy lui-même le constate, “ces médicaments représentent près de 40% des nouveaux traitements et plus du tiers des médicaments actuellement en développement clinique“. A défaut de prendre le train en marche, la France risque de rester à quai !

Pour autant, le Leem estime encore possible d’agir. Ses responsables suggèrent “la mise en place de deux à trois pôles de compétitivité qui allieraient production et recherche“. Une proposition sur laquelle le ministre s’est engagé à répondre d’ici janvier 2005. Ils demandent également, ” l’élargissement du crédit d’impôt recherche” et “la création d’un fonds de soutien pour la production de lots d’essai cliniques“. Des idées qu’il devient urgent de mettre en application.

  • Source : Conférence/débat - Paris - 16 novembre 2004 - Illustration Leem / Arthur D. Little

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