La France, au « top » des pays qui se prémunissent contre la grippe aviaire

26 avril 2007

La prochaine pandémie grippale à virus H5N1 pourrait lorsqu’elle aura lieu, provoquer des dizaines de millions de morts dans le monde. Les chiffres iraient de 50 700 à 693 600 aux Etats-Unis et de 101 400 à 1,38 million dans les pays de l’Union européenne.

Ces différences spectaculaires sont étroitement dépendantes selon un travail publié dans la revue Nature », du degré de préparation des pays concernés. En l’absence de vaccin – et ce dernier ne pourra être développé qu’une fois la souche mutante clairement décodée – seuls les antiviraux constituent un recours fiable ; essentiellement l’oseltamivir (Tamiflu) qui fait l’objet de la principale recommandation de l’OMS, ou en alternative le zanamivir.

Dans le cadre de ses plans de préparation pandémiques, l’OMS a recommandé la constitution de stocks stratégiques de Tamiflu. Chaque pays devrait ainsi et dans l’idéal, se trouver à même de répondre à l’évolution de la situation. Or les inégalités dans ce domaine sont criantes. Et seule la France semble-t-il, serait en mesure actuellement de fournir à ses ressortissants une protection optimale. Celle qui permettrait d’assurer le traitement de tous les cas cliniques et des personnes qui auront été à leur contact au travail, au foyer, et bien sûr dans les centres de soins.

Au cours d’un « point de situation » présenté aujourd’hui à Bâle (Suisse), les dirigeants du groupe Roche -producteur du Tamiflu- ont annoncé que le niveau des stocks constitués en Europe était de 20% en moyenne. « Mais avec des extrêmes qui vont de 3% à plus de 54% » a souligné Eugène Tierney, responsable des divisions « virologie » et « transplantation » du groupe. La France figure en tête de peloton mais la Grèce par exemple, ne serait pas à même de traiter plus de 5% de ses ressortissants. Entre les deux figurent des pays comme l’Allemagne (18%), le Royaume-Uni et les Etats-Unis (25% environ) ou l’Autriche (30%).

Les experts sont unanimes, la pandémie aura lieu. La question est de savoir quand… Elle coûtera cher en vies humaines, comme sur le plan économique. Entre 2 et 4 trillions (milliers de milliards) de dollars ! Les moyens de protéger la population existent et des efforts considérables ont été accomplis pour multiplier les plates-formes industrielles de production, y compris de génériques de l’oseltamivir. Certains Etats encouragent même les entreprises à constituer des stocks de sécurité pour leurs salariés.

Par ailleurs, d’autres stocks visent à satisfaire à la demande des pays les moins favorisés d’Afrique et d’Asie. A hauteur de 3 millions de doses disposées par le fabricant dans des aéroports en Europe et en Amérique du Nord. Et de 2 millions à la disposition de l’OMS. Cela n’a été possible qu’au prix d’un important effort pour développer les capacités de production. Chez Roche, elles atteignent aujourd’hui 400 000 unités de traitement par an. L’industriel bâlois a décidé toutefois, de réduire cette dernière en dessous de 200 000. Faute de demande, car explique son président William Burns, « il n’est pas possible de continuer à constituer des stocks pour lesquels n’existe pas de client ».

  • Source : Ferguson N. , Nature 2006 442 : 448-452 ; OMS ; Roche 26 avril 2007, de notre envoyé spécial à Bâle.

Destination Santé
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