La guenon au secours des dépressifs
10 avril 2006
Pour mieux comprendre les mécanismes de la dépression, et plus précisément la dépression féminine, des chercheurs américains se sont rabattus sur… des guenons. Leur système nerveux central serait en effet très similaire au nôtre.
Des guenons et pas leurs compères mâles, la différence est importante. “Nous étions à la recherche d’un modèle animal qui nous permettrait d’étudier la dépression chez la femme“, précisent les auteurs. Pourquoi seulement la femme ? Parce que ces dernières sont davantage sujettes à la dépression que les hommes. En cause, le cycle menstruel, l’accouchement et la ménopause.
Or les guenons précisément, “font partie des rares animaux qui ont des règles, à l’instar des femmes“. Concrètement, les chercheurs de la Wake Forest University School of Medicine, aux Etats-Unis, ont scanné le cerveau de plusieurs guenons dépressives. Et cela, non sans leur avoir préalablement injecté un marqueur permettant d’observer l’activité des récepteurs de la sérotonine, l’hormone du plaisir. Chez un humain dépressif, la concentration de sérotonine est plus faible que la moyenne. Mais qu’en est-il chez le singe ?
“Nous avons constaté le même phénomène chez les guenons“, affirment les auteurs. “C’est une découverte prometteuse. Pour la première fois, nous avons à notre disposition un modèle animal qui nous permettra de mieux comprendre les aspects cognitifs de la dépression. Mais également de tester de nouveaux traitements. ” A ce jour, la majorité des antidépresseurs sont en effet expérimentés sur des rongeurs. Mauvaise nouvelle pour les primates…