La guerre aux moustiques
21 mai 2014
Aedes aegypti est responsable de la transmission du Chikungunya aux Antilles ©IRD/N.Rahola
La saison des moustiques a débuté… Ces petites bestioles font partie des animaux les plus meurtriers de la planète. Si en France, les risques sont limités, il est important de bien se protéger si vous devez partir dans des zones où les moustiques sont vecteurs de maladies comme la dengue, le chikungunya ou le paludisme.
La dengue et le chikungunya ont pour vecteur un moustique bien connu des régions du Sud de la France à cause de son agressivité, le moustique Tigre (Aedes albopictus). Originaire d’Asie, il est en partie responsable des nombreux cas de dengue et de chikungunya dans les DOM TOM. Selon le Pr Olivier Bouchaud, chef du service des Maladies infectieuses et tropicales au CHU Avicenne de Bobigny, « il n’y a pas de vrai risque sous nos latitudes de contracter l’une de ces deux affections, sauf de façon anecdotique, le vecteur principal étant Aedes aegypti. Dans notre pays pour le moment, nous avons essentiellement des cas importés. Il faut tout de même se protéger car la nuisance des piqûres n’est pas agréable ».
Le paludisme, lui, est transmis par l’anophèle qui ne vit que dans les zones tropicales. En France métropolitaine, il n’y a donc aucun risque. En revanche si vous devez voyager dans des pays où sévissent ces maladies, vous devrez prendre des précautions pour vous protéger des piqûres. « Il est indispensable d’utiliser des répulsifs sur votre peau mais aussi sur vos vêtements. Enfin, l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides est fortement recommandée ». Par ailleurs, vous devrez consulter votre médecin pour envisager avec lui la prescription d’une chimioprophylaxie (médicament qui empêche de contracter une maladie).
Concernant les répulsifs, le Pr Bouchaud précise que « tous les produits sont en vente libre dans les pharmacies, mais que toutes les spécialités ne se valent pas. Il faut plutôt rester sur des produits à base d’une seule molécule comme l’icaridine ou le DEET ».
Un nouveau répulsif moins agressif ?
Directeur Général de Dakem (une société spécialisée dans la formulation des insecticides et des répulsifs), Marc Esculier, préside en parallèle la chambre syndicale 3D qui réunit les principaux acteurs de l’hygiène antiparasitaire. Ses équipes ont mis au point le répulsif Moskito Guard®. Ce dernier utilise l’actif le plus récent, l’icaridine. Pour Marc Esculier il faut savoir que : « Le DEET détruit les plastiques et se présente sous forme de lotion avec de l’alcool. L’IR3535 de son côté, a certes un bon profil en termes de toxicité, mais lui aussi est souvent formulé dans l’alcool. L’icaridine, elle, peut être utilisée sous forme d’émulsion, avec donc beaucoup moins d’alcool et a par ailleurs un profil de sécurité très intéressant.»
Ce nouveau répulsif résiste à l’eau « Après avoir appliqué le produit sur la main et une immersion dans l’eau pendant 30 minutes, on retrouve 56% de la formule. Le produit tient sur la peau en cas de sudation importante. Les tests en laboratoire ont montré une efficacité sur le moustique tigre de plus de 8 heures et jusqu’à 11 heures sur le terrain ». A noter qu’il se présente sous la forme d’un lait, non irritant qui « peut être appliqué sur le visage, le cou, le front, les tempes qui sont des endroits où nous sommes les plus susceptibles d’être piqués alors que les lotions à base d’alcool y sont rarement appliquées. »
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Source : Interview de Marc Escudier, avril 2014 – Interview du Pr Olivier Bouchaud, avril 2014
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot