La libération prolongée des médicaments, c’est tout sauf un gadget !

25 juin 2009

Sevrage tabagique, arthrose, douleur, insomnie, hypertension artérielle… Les médicaments « à libération prolongée » (LP) sont dans notre quotidien.

Pour arrêter de fumer, un simple timbre va ainsi libérer sur 24 heures la dose de nicotine dont vous avez tant besoin… Même schéma pour les liposomes, de minuscules enveloppes lipidiques qui libèrent lentement des médicaments anticancéreux. Quant aux capsules et comprimés « retard », ils libèrent également leur principe actif tout au long de la journée.

La prise en charge de certaines affections chroniques s’en trouve bouleversée. Deux exemples qui nous sont proches, avec la douleur et l’insomnie primaire.

Parent pauvre de la médecine, la douleur a longtemps été considérée comme allant de soi. Et même si Hippocrate recommandait déjà pour la soulager, des tisanes de feuilles de saule – c’est de là que vient l’acide salycilique présent dans l’aspirine-, la prise d’un antalgique a souvent été compliquée. Notamment en raison d’une biodisponibilité souvent insuffisante, ou du risque de dépendance aux opiacés qui sont les principaux antalgiques utilisés en médecine.

L’introduction récente du chlorhydrate de tramadol a donc révolutionné la prise en charge de la douleur. Antalgique puissant, il tire sa force d’un mode d’action très souple grâce à la libération prolongée. En clair, les comprimés sont fabriqués de façon à retarder ou prolonger dans le tube digestif, la libération du principe actif. Ce mécanisme a pour avantage une très bonne stabilité d’action, et une plus grande tolérance de la muqueuse digestive. A tel point que ce médicament majeur est de plus en plus utilisé en pédiatrie.

Même révolution dans la prise en charge de l’insomnie, grâce à l’arrivée d’une nouvelle molécule à libération prolongée. Très efficace contre les troubles du sommeil, elle n’a pourtant rien à voir avec un somnifère traditionnel. Il s’agit de la mélatonine, une neuro-hormone que nous produisons naturellement mais que l’on sait désormais produire sous une forme LP qui la diffuse progressivement dans l’organisme.

Uniquement disponible sur prescription médicale sous le nom de Circadin, cette nouvelle formule maintient tout au long de la nuit une concentration suffisante en mélatonine. Elle mime ainsi la sécrétion naturelle de cette hormone par l’organisme. La nuit étant couverte dans son ensemble, l’effet est confortable et semble-t-il, particulièrement apprécié des patients âgés. Or les plus de 55 ans sont les plus grands consommateurs de produits « pour dormir »… Ainsi pour la première fois le réveil n’est-il plus synonyme d’idées confuses. Le sommeil est réparateur, sans risque de dépendance.

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