La loi anti-tabac : peu d’effet sur le nombre d’infarctus

03 mai 2010

L’interdiction de fumer dans tous les lieux publics instaurée au 1er janvier 2008, n’a pas eu en France l’incidence spectaculaire qu’on lui a connu dans d’autres pays. En tout cas pas sur le nombre des hospitalisations pour Syndrome coronaire aigu (SCA).

En réalité, « la loi Evin de 1991 avait déjà apporté une protection franche vis-à-vis de l’exposition au tabagisme passif », explique le Pr Daniel Thomas, co-auteur de l’étude EVINCOR (Evaluation de l’impact de l’interdiction de fumer sur les syndromes coronaires aigus) débutée en 2003. Les autres pays « partaient de plus loin ». C’est pourquoi l’Ecosse par exemple, avait observé une baisse massive – de l’ordre de 17% – et immédiate du nombre d’hospitalisations pour ce type d’événement cardiovasculaire, Les résultats préliminaires de l’étude française seront publiés en mai dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

Evidemment, il convient de ne pas oublier non plus l’impact du french paradox, mis en évidence par l’étude MONICA (MONItoring of CArdio-vascular diseases). Mise en place par l’OMS au cours des années 80, la surveillance sur 10 ans de la fréquence des maladies cardiovasculaires dans 21 pays de la Région Europe avait montré déjà, que les Français y étaient moins sujets. Notamment dans le sud du pays.

  • Source : Interview du Pr Daniel Thomas, Institut de Cardiologie de la Pitié Salpêtrière, Paris, 16 avril 2010, Etude EVINCOR, avril 2010.

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