Santé mentale : un Français sur six souffre de dépression et la moitié ne consulte pas

12 novembre 2025

La dépression touche - souvent silencieusement - une part importante de la population française. Selon le Baromètre 2024 de Santé publique France, publié ce 12 novembre, près d’un adulte sur six a vécu un épisode dépressif au cours des 12 derniers mois. Face à ce constat alarmant, les autorités sanitaires lancent une campagne nationale pour briser les tabous et faciliter l'accès aux soins.

Tero Vesalainen/shutterstock.com

En France, près d’un adulte sur six (16 %) a connu un épisode dépressif caractérisé au cours des 12 derniers mois. Cette réalité, mise en lumière par le Baromètre 2024 de Santé publique France, publié mercredi 12 novembre, dessine les contours d’un problème de santé majeur, mais encore trop souvent invisible.

Les jeunes adultes de 18 à 29 ans sont particulièrement vulnérables, avec un taux atteignant 22 %. Les femmes (18 %) sont également plus touchées que les hommes (13 %), révélant des disparités de genre persistantes en matière de santé mentale.

Des inégalités sociales marquées

L’étude met en évidence le poids des déterminants sociaux sur la santé mentale. Les personnes en situation financière difficile présentent un risque trois fois plus élevé (28 %) de connaître un épisode dépressif que celles se déclarant à l’aise financièrement (9 %).

Le statut d’emploi joue également un rôle déterminant : les chômeurs (25 %), les inactifs (24 %) et les étudiants (22 %) sont davantage exposés que les personnes en emploi (15 %). La structure familiale n’est pas en reste, avec une prévalence accrue chez les personnes vivant seules (19 %) ou en famille monoparentale (21 %).

Un recours aux soins insuffisant

L’un des constats les plus préoccupants reste sans doute le non-recours aux soins. Plus de la moitié des personnes (56 %) ayant vécu un épisode dépressif n’a pas consulté de professionnel de santé. Ce phénomène touche particulièrement les hommes, dont 65 % ne cherchent pas d’aide, contre 50 % des femmes.

Plusieurs obstacles freinent l’accès aux soins : le coût des consultations, la crainte d’être stigmatisé, la réticence à se confier et le manque d’information sur les ressources disponibles.

« À qui ressemble » : une campagne pour libérer la parole

Pour répondre à cette situation, Santé publique France et le ministère de la Santé lancent une campagne nationale intitulée « À qui ressemble ». Diffusée du 9 novembre au 10 décembre (en TV, radio et digital), cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Grande Cause nationale 2025 dédiée à la santé mentale.

La campagne repose sur un message simple mais puissant : tout le monde peut être concerné par un mal-être ou un trouble psychique. Il est essentiel d’en parler et de s’écouter mutuellement, car la santé mentale fait partie intégrante de la santé globale.

« Les résultats du Baromètre de Santé publique France sont sans équivoque : trop de personnes sont en souffrance et trop peu osent en parler, alerte le Dr Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France. Avec cette campagne, nous voulons contribuer à libérer la parole, briser l’isolement, encourager la recherche d’aide et le recours aux soins, et faire de l’écoute une priorité collective. La santé mentale est une condition indispensable et indissociable de la santé et est, en cela, prioritaire. »

A noter : Santé publique France met à disposition le site santementale-info-service.fr pour mieux comprendre la santé mentale, apprendre à en prendre soin au quotidien, identifier les signes de souffrance psychique et trouver une aide adaptée en cas de besoin.

  • Source : Santé publique France

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dorothée Duchemin

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