La lutte contre l’excision, récupérée par une secte ?
14 février 2014
L’excision est encore largement pratiquée dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. ©Destination Santé
Une association se réclamant du gourou Raël de la secte éponyme vient d’annoncer l’ouverture d’un établissement dédié à la chirurgie réparatrice du clitoris au Burkina Faso. Cette structure fait référence au Dr Pierre Foldès, à l’origine de la technique chirurgicale reconstructrice après une excision. Or ce dernier réfute tout lien avec la secte raëlienne.
« Le premier hôpital dédié à la réparation du clitoris des victimes de mutilations génitales féminines (MGF), situé à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, ouvrira ses portes le 7 mars », indique un communiqué publié par Clitoraid, organisation basée aux Etats-Unis et se réclamant de la secte raëlienne. Le nom du médecin à l’origine de la technique chirurgicale de reconstruction vulvaire après mutilation, Pierre Foldès, est mentionné sur le site Internet de la structure.
Ce dernier a immédiatement réagi. Dans un communiqué publié sur le site de l’Institut en Santé génésique (Saint-Germain-en-Laye), il « tient à déclarer n’avoir jamais eu de contact avec ce mouvement (la secte raëlienne) et dénonce l’utilisation de son nom ». Il confirme avoir « bien formé le Dr Marci Bowers », un des médecins travaillant pour l’association Clitoraid. Pour autant, « celle-ci s’était présentée comme chirurgien plasticien, sans aucune référence au mouvement raëlien ».
Essentielle liberté de conscience
Cette récupération par cette secte est vivement dénoncée par le Dr Foldès. « L’avenir des femmes victimes de mutilations sexuelles et leur prise en charge passe par une totale confidentialité et une liberté absolue de conscience », insiste-t-il. Ce que l’investissement douteux de mouvements religieux et sectaires ne permet pas d’assurer.
Dans le monde, 125 millions de femmes ont subi une mutilation sexuelle, aussi appelée excision. Pour l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’excision consiste en l’« ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres, avec ou sans excision des grandes lèvres ». Pour les aider, le Dr Pierre Foldès, chirurgien au Centre hospitalier de Poissy – Saint Germain (78) et à la clinique de Saint Germain – et médecin humanitaire, a mis au point en 1994 une technique de reconstruction vulvaire.
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Source : Institut en Santé génésique, 11 février 2014 – site Internet de Clitoraid, 10 février 2014
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet