La maladie d’en bas…

05 août 2003

Plus de 18 millions de Français (57% des femmes et 26% des hommes) souffrent de maladie veineuse et passé 40 ans, pratiquement un salarié sur deux souffre d’insuffisance veineuse !

Pourtant, la France ne la reconnaît toujours pas comme maladie professionnelle, en dépit de risques avérés. Après 10 ans de carrière deux hôtesses de l’air sur trois ont une insuffisance veineuse détectable aux ultrasons. Parce qu’elles travaillent debout et piétinent des heures d’affilée. D’autres métiers sont concernés, à commencer par ceux de la coiffure. Une enquête de la Caisse régionale d’Assurance Maladie d’Ile de France auprès des responsables de 208 salons a montré que 50% considèrent leur métier comme porteur de risques circulatoires ! Alors que les troubles respiratoires et dermatologiques, pourtant reconnus au titre des malades professionnelles, ne recueillent 44% et 40% de mentions respectivement.

Les autres métiers qui nécessitent une station debout prolongée – vendeuses, ouvriers à la chaîne… – sont dans le même cas. Les travailleurs qui portent des charges lourdes ou accomplissent des gestes répétitifs sont également exposés. Bref, des personnes généralement de condition modeste. D’ailleurs au 26ème congrès national de Médecine du Travail de Lille, les participants d’un symposium spécialisé ont souligné que l’utilisation des phlébotropes sur ordonnance, les traitements médicaux de référence contre ces maladies, concerne « une fraction importante de la population d’actifs (…) dont les conditions de travail et de vie quotidienne en font une population plus défavorisée. » En attendant, 20 000 malades meurent chaque année en France d’embolie pulmonaire, et 500.000 Français souffrent d’ulcères variqueux…

  • Source : CRAMIF, 21 juillet 2003 ; Congrès national de Médecine du Travail de Lille, juin 2000

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