La maladie des cauchemars, qu’est-ce que c’est ?
28 novembre 2022
Lorsque les mauvais rêves sont si fréquents qu’ils détériorent la qualité de vie, on parle de maladie des cauchemars. Qui est concerné ? Peut-on la soigner ?
Se réveiller en sueur au milieu de la nuit car on a rêvé qu’on tombait dans un précipice ou qu’un monstre nous dévorait. Il est arrivé à chacun d’entre nous de faire un cauchemar. Ce « rêve saisissant, déplaisant qui inclut souvent une forme de menace à la sécurité, la survie, l’estime ou l’intégrité physique du sujet, conduisant alors au réveil, (se distingue) des « mauvais rêves », riches en émotions négatives mais qui ne réveillent pas le dormeur », décrit l’Institut du Cerveau. Aussi désagréables soient-ils, ils sont tout à fait naturels, dans la mesure où ils ne se reproduisent pas régulièrement.
En revanche, s’ils sont trop fréquents et « s’ils ont un retentissement sur le sommeil, la qualité de vie, l’humeur et la santé mentale, cette parasomnie devient une maladie, « la maladie des cauchemars » », peut-on lire dans l’Actualités des congrès par Medscape à propos du Congrès de l’Encéphale 2022. Cette pathologie affecte environ 4% des adultes selon l’American Academy of Sleep Medicine.
Quelles sont les causes ? « La maladie du cauchemar peut être idiopathique (on ne sait pas ce qui la provoque ndlr) ou associée à d’autres pathologies comme les troubles psychiatriques », indique le Dr Julia Maruani, médecin dans le service Psychiatrie et addictologie à l’hôpital Bichat à Paris qui a fait le point sur cette pathologie au Congrès de l’Encéphale 2022. « Elle touche 70% des patients atteints de troubles post traumatiques, 16,5% des patients atteints de dépression unipolaire et 9 à 55 % des patients souffrant de troubles psychotiques. »
Peut-on la traiter ? « Il est très important de diagnostiquer et de traiter la maladie des cauchemars car les complications sont sévères », poursuit le Dr Maruani. « Il s’agit notamment d’un facteur de risque indépendant d’idées suicidaires et de tentatives de suicide, de dépression, et d’usage de substances. »
La prise en charge consiste à mettre en place des traitements psychothérapeutiques parmi lesquels la répétition d’imageries mentales positives (RIM). Traitement de référence des cauchemars idiopathiques et liés aux troubles du stress post traumatique, elle permet de diminuer la fréquence et la détresse associées aux cauchemars sur le long terme sans effets indésirables rapportés.