La mini-puberté, qu’est-ce c’est ?

26 janvier 2023

La puberté – qui survient à l’adolescence - correspond à la mise en fonctionnement des organes sexuels. Mais une étape essentielle au développement futur des capacités reproductives se déroule bien en amont.

Peu de personnes le savent, mais chaque nouveau-né traverse la mini-puberté. Juste après la naissance donc, ce phénomène tout à fait physiologique correspond à une « phase d’activation temporaire de l’axe qui relie cerveau et organes génitaux (l’axe gonadotrope) », décrit l’Inserm. Durant cette phase, une production précoce d’hormones LH et FSH responsables du fonctionnement des gonades (ovaires et testicules) se produit. Les scientifiques pensent que cette phase est nécessaire pour que les neurones hypothalamiques impliqués dans la régulation de la fertilité et du comportement reproducteur se déclenchent plus tard à la puberté.

Différences entre les sexes

Mais cette mini-puberté, tout comme la puberté adolescente, est différente selon le sexe de l’enfant. Le fonctionnement est mieux connu pour les petites filles. On sait notamment que chez elles, « les taux de stéroïdes sexuels et d’hormone anti-müllérienne (AMH) produits par l’ovaire sont similaires, voire supérieurs, à ceux des femmes adultes », indique l’Agence nationale de la Recherche (ANR).

Mais chez les garçons, on ne sait pas bien comment elle se déroule. Une équipe de l’Inserm a travaillé sur la souris pour identifier le mécanisme de la mini-puberté chez le mâle. Ils ont notamment pu déterminer une différence dans le temps. Ainsi « le pic de production de l’hormone FSH se produit 23 jours après la naissance, alors qu’il survient une semaine plus tôt chez la femelle », notent les auteurs. « Un pic de LH est ensuite observé, 30 jours après que le taux de FSH soit revenu à son niveau de base, marquant une mini-puberté en deux phases. »

Autre différence entre les deux sexes : « le taux de testostérone reste faible chez les mâles pendant toute la mini-puberté, alors que celui d’œstrogènes est au contraire élevé, comme chez les femelles », poursuivent les auteurs. Enfin, si « chez la femelle ces hormones sont issues des ovaires (…) chez le mâle, elles ne proviennent pas des testicules mais d’autres tissus qui produisent également des œstrogènes, comme le tissu adipeux, les os ou encore la peau », expliquent les auteurs.

A noter : la mini-puberté ne dure pas longtemps. Le système se met rapidement en veille et « il faut attendre la véritable puberté, à l’adolescence, pour assister à son réveil », précise l’Inserm.

  • Source : Inserm – Agence nationale de la Recherche (ANR) - Annales d'Endocrinologie Volume 77, Issue 4, September 2016, Page 252

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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