











Accueil » Santé Publique » Médicaments » La nouvelle arme antidouleur
Aussi efficaces que la morphine, ils semblent ne présenter aucun de ses effets secondaires. Ils représenteraient donc un réel espoir dans le traitement de la douleur chronique, contre laquelle on dispose actuellement de peu de molécules. Et même d’un nombre décroissant de solutions, puisque plusieurs antidouleurs majeurs ont été retirés du marché ces derniers mois. Le Pr Bernard Roques, qui a dirigé les études chez Pharmaleads, fait le point sur ces futurs antidouleurs.
En temps normal, l’organisme produit naturellement – et à bas bruit – des enképhalines. Ces substances, apparentées à l’opium, sont des opioïdes endogènes. En cas de stimulus douloureux, le corps humain en libère des quantités jusqu’à 5 fois supérieures à la dose habituelle. Ces équivalents d’une « morphine interne » induisent alors une diminution naturelle de la douleur. C’est l’effet antalgique naturel.
Malheureusement, à peine libérées dans l’organisme les enképhalines sont dégradées par des enzymes spécifique, les enképhalinases. Le processus dans son ensemble, ne prend pas plus de 20 secondes, ce qui est un bien court répit… Le mécanisme des IDENKs consiste à empêcher cette dégradation prématurée en inhibant les enzymes responsables. En d’autres termes, « nous boostons ainsi un phénomène tout à fait naturel », souligne le Pr Bernard Roques.
Résultat : ces médicaments n’induisent pas les effets indésirables bien connus de la morphine et de ses dérivés. Il s’agit essentiellement de la détresse respiratoire, de la dépendance et d’une constipation souvent opiniâtre. D’après les premières études menées par Pharmaleads, « les inhibiteurs doubles d’enképhalinases auraient une efficacité proche de celle de la morphine sur les douleurs aiguës, sans les effets indésirables », indique le Pr Bernard Roques. Pour les douleurs neurophatiques, « leur effet apparaît supérieur à celui des médicaments actuels », ajoute-t-il.
D’autres pathologies pourraient bénéficier de cette découverte. « Sur la base des résultats obtenus, il est tout à fait légitime d’envisager que l’augmentation de la concentration et de la durée de vie des enképhalines permettront de soulager tous les types de douleurs », conclut-il. Une échéance qui dans le meilleur des cas, ne pourra guère être atteinte avant au moins 5 ans.
Source : Pharmaleads, 7 mars 2012 ; interview du Pr Bernard Roques, vice-président et directeur scientifique de Pharmaleads et membre de l’Académie des Sciences, 5 mars 2012
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