











« La peau d’un nouveau-né n’est pas plus fragile que celle d’un adulte : elle a la même épaisseur, et sa constitution est semblable » explique le Pr Jean-François Stalder, chef du service de dermatologie au CHU de Nantes. Président de la Société française de dermatologie pédiatrique, il souligne cependant que chez un nourrisson, « la surface d’exposition par rapport au poids du corps est jusqu’à trois fois plus importante que chez un adulte. Le risque d’intoxication par des substances dangereuses est donc plus élevé. »
Ce risque existe avec certains colorants (l’aniline par exemple), avec des solvants (comme l’éthanol et l’alcool isopropylique), mais aussi avec des détergents, conservateurs, antioxydants ou photo-protecteurs. Concernant ces derniers, « il vaut mieux éviter l’exposition au soleil, et privilégier une protection vestimentaire pendant les deux premières années. Les détergents moussants exercent un effet délétère sur la couche lipidique qui protège la peau. Quant aux émollients, ils sont utiles pour les peaux sèches. En cas d’eczéma notamment. Leur utilisation doit cependant être interrompue en cas d’irritation. »
Gare à la multiplication des produits !
Il n’est donc pas souhaitable d’utiliser les mêmes produits chez un nouveau-né que chez un adulte. « Ainsi le savon de Marseille n’est-il pas adapté à la peau du nourrisson. Son pH est trop élevé, ce qui risque de modifier l’écosystème de sa peau ! » Et pour sa toilette en général, prenez garde à bien rincer Bébé.
Une étude américaine a montré que plus de 8 produits étaient utilisés pour les soins d’hygiène des petits de moins de 6 mois. A eux tous, ils cumulaient 48 ingrédients ! « L’usage des cosmétiques sur nouveaux-nés doit être limité : à les multiplier, il y a un risque de sensibilisation » prévient le Pr Stalder. L’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) et la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) préparent des recommandations qui permettront de mieux connaître les risques liés à ces produits. Elles devraient aussi très prochainement émettre des directives, pour améliorer leur usage.
Et chez les prématurés ?
Contrairement aux enfants nés à terme, la peau des prématurés est plus fragile, son épaisseur est plus faible, elle est plus perméable et ses fonctions sont immatures. Les produits de lavage et de soins doivent être adaptés à leur peau. C’est à l’hôpital ou à la clinique où vous avez accouché que vous apprendrez lesquels choisir.
Source : Interview Pr Jean-François Stalder, 2 novembre 2009 - Clinical Ped 1991.
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