La perte auditive augmente le risque de démence
17 janvier 2024
En vieillissant, il n’est pas rare que les capacités auditives diminuent. Selon des chercheurs de l'Université du Danemark du Sud, cela pousse les personnes concernées à dépenser davantage d’énergie pour écouter. Ce qui se ferait au détriment d’autres fonctions cognitives.
Avec le vieillissement de la population, le nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ne cesse d’augmenter. S’il n’est pas possible de lutter contre l’avancée en âge, il existe d’autres facteurs de risque contre lesquels on peut agir. La perte d’audition en est un.
De nombreuses études ont déjà suggéré un potentiel lien entre la perte auditive et la survenue de démence. Mais un nouveau travail, le plus vaste conduit sur le sujet, confirme ce rapport.
Des chercheurs de l’université du Danemark du Sud ont en effet étudié les données cliniques de plus de 570 000 patients. Leurs résultats montrent que les personnes atteintes de perte auditive ont un risque plus élevé (13%) de développer une démence que celles dont l’ouïe est normale. Et plus les problèmes d’audition sont sévères, plus le risque est élevé. Deux raisons sont ainsi mises en avant : une surdité progressive serait synonyme d’isolement. Le cerveau compenserait ce déclin auditif au détriment d’autres fonctions cognitives.
En revanche – et c’est là la bonne nouvelle – prendre conscience du problème est un premier pas vers la prévention. Alors que le risque de développer une démence était plus élevé de 20 % chez les personnes ne portant pas d’appareils auditifs, il n’était plus « que » de 6 % lorsque la personne était appareillée. « Cela suggère que le port d’un appareil auditif peut prévenir ou retarder le développement de la démence », expliquent les auteurs.
Encore faut-il faire accepter à certains leur surdité. En France en effet, la perte auditive reste un tabou. « Etre appareillé, encore pour certains, fait vieux et demeure psychologiquement mal vécu », explique l’association JNA.