La pilule contraceptive : un succès mérité… qui ne se dément pas

30 janvier 2004

Le moins qu’on puisse dire, c’est que 37 ans après son arrivée elle demeure la chouchoute des Françaises. Elles ont été 5 millions à la choisir l’an passé. Et dans la palette des moyens disponibles, elle fait un tabac.

Six femmes sur 10 utilisant une méthode de régulation des naissances y ont aujourd’hui recours. Elles n’étaient que 4 sur 10 il y a 25 ans. C’est dire que la pilule ne passe pas de mode. À juste titre ? C’est en faisant des recherches sur la stérilité que le chercheur américain Gregory Pincus met au point, à la fin des années cinquante la première pilule bloquant l’ovulation.

Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) autorise la vente au public en 1960 de cette association entre un estrogène et un progestatif, qui permet tout à la fois de supprimer l’ovulation donc, et d’agir au niveau de l’utérus pour empêcher une éventuelle nidation.

Il a tout de même fallu attendre 7 ans encore pour que la pilule arrive en France. Elle sera autorisée par la loi Neuwirth de 1967, qui libéralise l’accès au contrôle des naissances. Avec des restrictions toutefois. Les mineures – moins de 21 ans à l’époque – devaient être munies d’une autorisation des parents. Un obstacle levé en 1974.

Cette évolution réglementaire s’est faite sous la double pression de l’évolution générale des moeurs et du combat des féministes. Simone de Beauvoir par exemple, chantait ses louanges : ” fameuse invention, la pilule qu’on avale le matin en se lavant les dents “. En effet, la pilule apparaît comme un moyen idéal : discrète, efficace, elle devient même aujourd’hui bien difficile à oublier. Des plaquettes en forme de calendrier rendent impossible l’angoissante question : l’ai-je prise ou ne l’ai-je pas prise ?

Les pilules actuelles sont bien différentes de celles des années 60. La toute première contenait 150 microgrammes (µg) d’estrogène. Aujourd’hui, les ” normodosées ” en contiennent 50 µg, les mini 30 et les ” super-mini “, plus que 15 ! Côté progestatif, que de chemin parcouru ! Doses diminuées, afin là aussi de réduire les effets secondaires, et découverte de nouvelles molécules. Quant aux nouveaux progestatifs, ils sont plus efficaces et mieux tolérés. Le dernier en date permet de combattre la rétention hydrosodée induite par l’estrogène.

Enfin, estrogène et progestatif sont combinés de multiples façons : monophasique en dosage constant tout le long du cycle ; biphasique, les doses étant variables avec 2 paliers ou encore triphasiques avec 3 paliers qui reproduisent les taux hormonaux physiologiques. Comme en vrai ! Bref, il n’existe pas moins de 27 associations estroprogestatives différentes !

Le choix est vaste. Il nécessite évidemment le conseil d’un médecin pour que chacune trouve sa pilule… Dernier point fort, la pilule ne se voit pas. Et elle ne risque pas de se décoller ou de provoquer des irritations cutanées comme un patch. Discrète, elle demeure la méthode contraceptive la plus efficace disponible à ce jour.

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