La politique vaccinale corrigée par la Cour des Comptes

21 février 2013

Certains Français restent réfractaires à la vaccination. ©Phovoir

Dans un rapport rendu public ce mercredi, la Cour des Comptes estime que les 400 millions d’euros dépensés chaque année par la collectivité pour les vaccins doivent être mieux utilisés. D’autant plus que les résultats en termes de couverture vaccinale restent décevants.

En 2011, « si les taux de couvertures vaccinales contre la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche étaient satisfaisantes chez l’enfant, à l’âge adulte et chez les personnes âgées, la protection était encore insuffisante, notamment pour le tétanos », indiquent les auteurs du rapport.

Par ailleurs, la couverture vaccinale vis-à-vis de la rougeole, des oreillons et de la rubéole (ROR), n’était que de 84 % à 24 mois et de 92 % en classe maternelle. Sans compter que 20 départements français n’atteignent pas un taux de 80%. Celle des enfants de moins de deux ans vis-à-vis de l’hépatite B était très faible (26 %). Or la Cour des Comptes rappelle que pour l’ensemble de ces maladies, l’objectif de couverture contenu dans la loi de santé publique de 2004 était fixé à 95%.

Trop de moyens contre la grippe ?

Les auteurs remettent par ailleurs en cause le remboursement à 100% de certains vaccins pour des populations spécifiques. En l’occurrence celui contre la grippe saisonnière et la rougeole. « La prise en charge intégrale des vaccinations contre la grippe (chez les plus de 65 ans, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies respiratoires, cardiaques, rénales, hépatiques, sanguines ou métaboliques etc…, n.d.l.r.) et la rougeole n’a pas eu d’impact sur les niveaux de couverture vaccinale. » Et cela aboutit « dans certains cas à des incohérences et des sur-allocations de moyens. Des études médico-économiques pour les décisions dont les enjeux financiers sont les plus lourds permettraient de les limiter ».

La Cour des Comptes estime également qu’« un renforcement de la communication sur les vaccins est indispensable ». Et notamment « par une présence plus systématique sur Internet, une meilleure définition des cibles prioritaires, un encadrement plus efficace de la communication des producteurs des vaccins. »

Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot

 

  • Source : Cour des Comptes, 20 février 2013

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