La pollution de l’air augmente le risque de Covid long
28 novembre 2024
L’exposition aux particules fines serait associée à un risque accru de symptômes persistants de Covid-19. Telle est la conclusion d’une étude espagnole publiée dans la revue Environmental Health Perspectives.
Fatigue, essoufflement, troubles cognitifs, etc. qui persistent des mois après l’infection initiale. Voici comment se manifeste le Covid long, une affection complexe et hétérogène. En fait, son ampleur réelle reste incertaine (des millions de personnes seraient touchées à travers le monde) et ses facteurs de risque ne sont pas non plus bien compris.
« Nous avons déjà constaté que l’exposition à la pollution de l’air est liée à un risque plus élevé de Covid-19 grave », note Manolis Kogevinas, chercheur à l’Institut de Santé Globale de Barcelone. « Mais il existe très peu d’études sur le lien entre Covid long et environnement. »
Avec son équipe ils ont donc suivi plus de 2 800 adultes âgés de 40 à 65 ans, via la cohorte COVICAT*. Trois questionnaires en ligne, administrés en 2020, 2021 et 2023, ont permis de recueillir des données sur les infections par le Covid-19, le statut vaccinal, l’état de santé et les données sociodémographiques des participants.
Les chercheurs ont également estimé l’exposition résidentielle de chaque individu à divers facteurs environnementaux, notamment le bruit, les particules fines ou la lumière nocturne.
Les particules fines à l’origine de cas graves
Les résultats indiquent qu’une personne sur quatre ayant contracté le Covid-19 a développé des symptômes persistants pendant au moins trois mois, et 5 % d’entre elles ont continué à en souffrir pendant deux ans ou plus.
Les femmes, les personnes ayant un niveau d’éducation inférieur, celles souffrant de maladies chroniques et celles ayant souffert d’une forme grave de Covid-19 présentaient un risque accru de Covid long.
En revanche, la vaccination s’est avérée protectrice, avec seulement 15 % des participants vaccinés développant un Covid long, contre 46 % des non-vaccinés.
L’étude a ainsi mis en évidence un lien entre l’exposition aux particules fines (PM2,5 et PM10) et le risque de Covid long. Un risque qui s’est avéré proportionnel. Quant aux autres facteurs environnementaux (bruit, lumière nocturne…), ils ne semblent produire aucun impact sur le développement d’un Covid long.
Selon les chercheurs, « la pollution de l’air n’est probablement pas une cause directe du Covid long, mais elle pourrait accroître la gravité de l’infection initiale, ce qui, à son tour, augmenterait le risque de Covid long ».
*COVICAT est une cohorte basée sur le Covid-19, conçue pour caractériser l’impact sanitaire de la pandémie de sur la population de Catalogne, en Espagne.