La pollution liée au trafic routier augmente le risque de démence

09 novembre 2022

On ne compte plus le nombre de méfaits inhérents à la pollution atmosphérique. Le dernier travail en date pointe du doigt celle émise par le trafic routier et son implication dans la survenue de démences, notamment la maladie d’Alzheimer.

Alors que l’espérance de vie continue d’augmenter, les cas de démence deviennent de plus en plus courants. Détecter les facteurs de risque évitables apparaît donc essentiel.

En 2021, pour la première fois, plusieurs études épidémiologiques, présentées simultanément à la conférence internationale de l’Association Alzheimer américaine (AAIC), convergeaient pour établir un lien entre la pollution atmosphérique et la maladie d’Alzheimer. Une information d’importance lorsque l’on sait que plus de 90 % de la population mondiale vit dans des zones où les niveaux de pollution de l’air sont supérieurs aux recommandations…

Un nouveau travail, publié dans Neurology, la revue médicale de l’Académie américaine de neurologie, s’est plus spécifiquement penché sur l’une des principales causes de pollution de l’air : le trafic routier. Les chercheurs canadiens de la University Of Western Ontario ont examiné les résultats de 17 études conduites sur le sujet et regroupant au total près de 100 millions de participants. Parmi ceux-ci, 5,5 millions de personnes, soit 6 %, ont développé une démence.

Les scientifiques ont observé que les personnes qui n’avaient pas développé de démence avaient été moins exposées aux particules fines. Et selon eux, le risque est majoré de 3 % pour chaque augmentation d’un microgramme par mètre cube (µg/m3) d’exposition aux PM2,5*.

Voilà qui ajoute une preuve supplémentaire dans la reconnaissance de la pollution de l’air comme un facteur de risque « modifiable » de la démence. En attendant une réglementation plus stricte des niveaux de pollution tolérés, les auteurs encouragent chacun d’entre nous à prendre des mesures pour limiter cette exposition, notamment en choisissant des modes de transports moins polluants, lorsque c’est possible.

*Les particules appelées PM2.5 sont des particules dont le diamètre est de 2.5 microns dont un quart des émissions est due au transport routier.

  • Source : Neurology

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils