La pré-éclampsie, qu’est-ce que c’est ?
24 février 2020
Chompoo Suriyo /shutterstock
La pré-éclampsie est une maladie relativement fréquente de la grossesse. Elle est caractérisée par l’apparition d’une hypertension artérielle et de protéines dans les urines, généralement après 20 semaines d’aménorrhée. Non traitée, cette pathologie peut entraîner des complications aux lourdes conséquences.
Dans 70 à 75% des cas, la pré-éclampsie, associée à un dysfonctionnement du placenta, survient lors d’une première grossesse. D’après l’Inserm, chaque année, 40 000 Françaises sont concernées : cette pathologie est diagnostiquée dans 5% des grossesses. « Dans la plupart des cas, un suivi permet d’éviter les complications graves. Mais dans 1 cas sur 10, une forme sévère survient. La seule façon de sauver la mère est alors d’extraire le fœtus et son placenta. » Le syndrome est responsable d’un tiers des naissances de grands prématurés en France. C’est la 2e cause de décès maternel.
Connaître les facteurs de risques
Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés :
- un antécédent de pré-éclampsie ;
- une grossesse multiple ;
- une première grossesse ;
- une hypertension chronique, une pathologie rénale ou encore un diabète ;
- une obésité (IMC supérieure à 30) ;
- être âgée de plus de 40 ans ou de moins de 18 ans ;
- des antécédents familiaux de pré-éclampsie (mère, grand-mère…) ;
- un syndrome des ovaires polykystiques ;
- une maladie auto-immune ;
- un changement de partenaire sexuel ou une insuffisance à l’exposition du sperme de son partenaire (port prolongé du préservatif).
Repérer les signes d’alerte
La pré-éclampsie est diagnostiquée lorsqu’une femme enceinte présente l’apparition récente d’une hypertension artérielle et d’une présence excessive de protéines dans les urines. Quelques symptômes peuvent alerter : des céphalées violentes, des troubles visuels (hypersensibilité à la lumière, « mouches », tâches ou brillances devant les yeux), des acouphènes, des douleurs abdominales, des vomissements ou encore la diminution ou l’arrêt des urines. Des œdèmes « massifs » peuvent également apparaître et s’accompagner d’une prise de poids brutale.
Dans un cas sur dix, la pré-éclampsie entraîne des complications graves, mettant en jeu, « à court terme », le pronostic vital de la mère et de son fœtus. Il s’agit principalement de :
- l’éclampsie : caractérisée par l’apparition de crises convulsives, provoquées par une hypertension artérielle intracrânienne chez la mère ;
- l’hémorragie cérébrale « qui est la cause principale de décès des mères », précise l’Inserm,
- l’insuffisance rénale chez la mère,
- un décollement placentaire susceptible d’être à l’origine d’une hémorragie interne.
Objectif prévention
Les enjeux de la recherche sont essentiellement préventifs. Selon l’Inserm, une méta analyse publiée en 2010 avait montré que l’aspirine réduit par 2 à 4 le risque de pré-éclampsie, à condition de débuter son administration avant 16 semaines de grossesse. Mais les cliniciens n’ont pas encore trouvé le moyen de détecter précocement le risque de pré-éclampsie au cours d’une grossesse. « Or, la découverte de marqueurs précoces est un enjeu fondamental pour pouvoir utiliser un traitement préventif par l’aspirine : il est en effet inenvisageable d’administrer systématiquement ce médicament à toutes les femmes enceintes. »
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Source : Inserm, site consulté le 19 février 2020
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Ecrit par : Charlotte David – Edité par : Emmanuel Ducreuzet