Suicides en France : les jeunes femmes de plus en plus touchées

10 octobre 2025

Santé publique France publie ce 10 octobre son bilan annuel des conduites suicidaires. Si le nombre de décès par suicide reste stable, les hospitalisations pour gestes auto-infligés continuent d’augmenter, notamment chez les adolescentes et les jeunes femmes.

Selon le Baromètre de Santé publique France 2024, plus d’un adulte sur vingt (5,2 %) a déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année écoulée. Un chiffre en légère hausse par rapport à 2020 (4,2 %). Et 0,4 % sont passés à l’acte au cours des douze derniers mois. Les régions Hauts-de-France et Grand Est figurent parmi les plus concernées.

Les jeunes filles, une population à risque 

L’étude met en lumière une tendance inquiétante : parmi les passages aux urgences pour geste auto-infligé, près de 2 sur 3 concernaient des femmes. Et les adolescentes et les jeunes femmes sont de plus en plus concernées. Les urgences ont enregistré une proportion alarmante de passages pour cette tranche d’âge, avec 23 visites pour 1 000 passages chez les 15-17 ans.

Ces données confirment une tendance déjà observée depuis plusieurs années : la détresse psychique des adolescentes s’intensifie, alors même que celle des autres classes d’âge reste stable ou s’améliore.

Des hospitalisations en hausse, des suicides stables

La hausse se poursuit du côté des hospitalisations : 97 300 séjours ont été enregistrés en 2024, soit une augmentation de 6 % en un an. Encore une fois, les jeunes filles de 11 à 17 ans sont particulièrement concernées, avec 674 hospitalisations pour 100 000 habitantes, soit une hausse de 21 % par rapport à 2023.

Pour ces hospitalisations faisant suite à une tentative de suicide, la médication reste de loin la première méthode utilisée (77 % des cas), devant l’usage d’objets tranchants ou l’alcool.

Quant au nombre de décès par suicide, il reste relativement stable. En 2023, 8 848 personnes ont mis fin à leurs jours en France, un chiffre en légère baisse par rapport à l’année précédente. Les hommes restent les plus touchés, représentant 75 % des victimes.

La pendaison demeure la méthode la plus fréquente (51 %), devant l’usage d’armes à feu ou les intoxications médicamenteuses.

Des dispositifs de prévention de plus en plus sollicités

Face à cette problématique, plusieurs dispositifs ont été mis en place. La ligne nationale 3114, accessible 24h/24 et 7j/7, a reçu plus de 215 000 appels entre juin et décembre 2024, signe que le dispositif est de plus en plus connu du grand public.

Le programme VigilanS, qui assure un suivi post-hospitalier des personnes ayant fait une tentative de suicide, a accompagné 41 777 personnes en 2024. Selon Santé publique France, ce suivi réduit de près de 40 % le risque de récidive.

  • Source : Santé publique France - Bulletin « Surveillance annuelle des conduites suicidaires » bilan 2024

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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