La princesse au coeur fragile
23 mai 2011
Il était une fois une jolie princesse égyptienne dénommée Ahmose Meryet Amon. Elle vécut entre 1580 et 1550 avant JC à Thèbes, la Louxor actuelle… Est-ce le début d’un joli conte de fée ? Presque. La princesse en question n’a pas épousé de prince charmant. Elle est surtout connue aujourd’hui pour son… athérosclérose, cette maladie que l’on croyait des temps modernes…
Une équipe américaine vient en effet de réaliser un scanner corps entier – ou total momie, c’est selon… – qui lui a permis d’analyser l’état cardiovasculaire de la belle, « logéea » jusque-là au musée national des Antiquités du Caire.
Les scientifiques ont ainsi découvert qu’elle souffrait… d’athérosclérose coronaire ! Cette maladie considérée comme contemporaine, ne le serait-elle finalement pas ? En effet, la princesse n’est pas seule dans son cas. Une cinquantaine de momies ont été ainsi auscultées par l’équipe du Dr Gregory Thomas, de la Universtity of California à Irvine aux Etats-Unis, principal co-auteur de l’étude Horus. Une calcification artérielle – la marque d’une athérosclérose – était visible chez la moitié de ces étranges patients.
La princesse vivait pourtant à une époque où semble-t-il, l’alimentation comportait essentiellement des légumes, des fruits et une quantité très limitée de viande. Par ailleurs, le tabac était encore inconnu. Malgré cela si elle avait vécu aujourd’hui, « l’état de ses artères aurait nécessité un pontage coronarien ! », soulignent les auteurs.
Pour expliquer ce paradoxe, ils suggèrent qu’en tant que membre de la cour, elle bénéficiait peut-être « d’une alimentation plus ‘luxueuse’, et donc plus riche ». De plus, la nourriture était alors conservée dans du sel. Autre explication possible : la génétique. « La prédisposition à l’athérosclérose pourrait aussi être en grande partie liée à leurs gènes », signalent les auteurs. Ces derniers sont donc encore loin d’avoir terminé leurs explorations…